Les brèves de l'ASEF- 1er décembre 2020

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves, les nouveaux résultats de l’étude Nutri-Net sur l’alimentation biologique, les particules fines les plus toxiques et nous saluons l’initiative de deux médecins membre de l’ASEF qui ont développé des consultations en santé environnement. Bonne lecture !

Une alimentation bio liée à une baisse de 35% du risque de diabète

 

Dans une vaste étude de cohorte prospective, la consommation d’aliments biologiques était inversement associée au risque de diabète de type 2 (DT2). [1]

D’autres études expérimentales et prospectives devraient être menées pour confirmer ces observations.

Après ajustement pour les facteurs de confusion tels que le mode de vie (activité physique, tabagisme, consommation d’alcool) et la qualité nutritionnelle de l’alimentation évaluée par le respect des recommandations alimentaires françaises, la consommation d’aliments biologiques était associée à un risque plus faible de DT2.

Dans la population générale, l’exposition aux résidus de pesticides est souvent multi-sources, mais le régime alimentaire est la voie la plus importante dans la population générale

Certaines molécules spécifiques (pyréthrinoïdes, organophosphates et organochlorés), sont des perturbateurs endocriniens potentiels, responsables d’éventuels troubles métaboliques.

En outre, un rapport récent de l’Autorité européenne de sécurité des aliments a indiqué que 44% des aliments d’origine végétale conventionnels contenaient au moins un résidu de pesticide quantifiable, contre 6,5% dans les aliments étiquetés biologiques.

L’étude NutriNet-Santé est menée selon les directives de la Déclaration d’Helsinki et a été approuvée par le Conseil institutionnel de révision de l’Institut Français de la Santé et de la Recherche Médicale. Il convient de noter que la relation inverse a été observée plus spécifiquement chez les femmes et les grands consommateurs d’aliments à base de plantes. En ce qui concerne le type d’aliments biologiques, la consommation d’aliments végétaux biologiques était spécifiquement associée à une réduction du risque de DT2 dans cette étude, alors qu’aucune association claire n’a été observée avec la consommation d’aliments biologiques pour animaux. 

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour clarifier l’association sexospécifique de la consommation d’aliments biologiques avec le risque de DT2.

Certaines limites de cette étude : les participants inclus dans cette cohorte étaient plus souvent des femmes, plus jeunes, avec une éducation formelle plus élevée, des habitudes alimentaires plus saines et une consommation plus élevée d‘aliments biologiques par rapport à la population française générale.

De plus, pour la première fois, la consommation d’aliments biologiques a été évaluée quantitativement pour un nombre élevé de denrées alimentaires permettant une estimation précise de la proportion globale d’aliments biologiques dans l’alimentation.

Fabienne Garçon, dermatologue, membre de l’ASEF

Les particules les plus toxiques issues du parc automobile et de la combustion de biomasse

 

Médecins et scientifiques du Collectif Strasbourg Respire et du Collectif Air-Santé-Climat réagissent à l’étude parue dans Nature. [2]

Cette étude confirme que toutes les particules n’ont pas la même toxicité et que les plus toxiques sont issues du parc automobile et de la combustion de biomasse (essentiellement représentée par la combustion du bois). Les médecins et chercheurs du Collectif Air – Santé – Climat avaient déjà alerté sur les dangers sanitaires de la combustion de biomasse et s’opposaient dans une tribune à la politique de l’Ademe qui encourage le chauffage individuel et collectif au bois ainsi que le recours à la production de chaleur par incinération. [3]

Plus récemment, les Collectifs Strasbourg Respire et ARSMB (Association pour le Respect du Site du Mont Blanc) appelaient également à arrêter d’encourager le chauffage au bois, désastreux à la fois pour la santé et le climat . [4]

Les effets sur la santé des particules fines sont essentiellement liés à un stress oxydatif touchant de nombreux organes, aux premiers rangs desquels les systèmes respiratoire et cardiovasculaire. Cette nouvelle étude parue dans Nature rappelle une nouvelle fois que les particules émises par le trafic routier et par la combustion de biomasse ont un pouvoir oxydatif 3 fois supérieur aux autres sources de particules.

Nous appelons donc une nouvelle fois les pouvoirs publics à ne plus encourager le développement du chauffage individuel et des centrales collectives au bois et à accentuer la lutte contre les émissions du trafic routier.

Dr Thomas Bourdrel, Médecin Radiologue, fondateur du Collectif Strasbourg Respire et membre de l’ASEF.

Consultations dédiées à la prévention en santé environnementale

 

Un nombre croissant de pathologies liées à nos modes de vie émergent et sont classées par l’OMS sous le nom de maladies non transmissibles. Dans cet ensemble on retrouve notamment le diabète, les cancers, l’obésité, les troubles de la fertilité, les troubles du neurodéveloppement de l’enfant, les maladies neuro-dégénératives et d’autres moins connues mais nombreuses.

La pandémie actuelle révèle d’ailleurs toute l’importance du concept de santé planétaire (la santé des civilisations humaines et l’état des systèmes naturels dont elles dépendent). La plupart de ces maladies ayant des facteurs de risque environnementaux font le lit des formes compliquées du Covid et donc de sa gravité.

Au regard de l’évolution exponentielle de ces maladies pour lesquelles la toxicité de notre environnement ne fait plus aucun doute, il semblait de notre devoir de médecin d’agir en amont sur les causalités et d’en informer les patients du mieux possible.

Cette urgence que nous partagions tous les deux face à la situation environnementale globale et ses effets sur la santé nous a amené à mettre en place des consultations d’information et de prévention dédiées à cette thématique. Le premier public intéressé fut les futurs et jeunes parents.

Cette consultation a pris la forme d’un temps d’échange d’une heure environ, centrée sur la réalité concrète des patients pour leur apporter une information utile et exploitable dans leurs actions quotidiennes.

Grâce à un questionnaire issu du guide de la fertilité de l’ASEF (Association Santé Environnement France), on parvient à identifier des sources d’expositions à risque dans l’environnement des patients.

Après avoir identifié certaines expositions à risque des patients, des conseils personnalisés veillant à être non culpabilisants ont pu être formulés. L’un des objectifs recherchés étant de ne pas faire reposer les conseils uniquement sur la responsabilité individuelle mais de contextualiser plus largement les problèmes structurels.

Nous sommes conscients de la portée limitée de ces actions mais nous ne minimisons pas les changements que cela a opéré de notre côté.

Nous mettons à l’honneur le rôle de prévention qui nous est cher dans les valeurs que nous portons en tant que médecin généraliste. Nous essayons de les incarner un peu plus pour réduire un certain nombre de maladies évitables.

L’adage prévenir plutôt que guérir prend ici tout son sens.

Jean François Desfontaines, maitre de stage universitaire

Anthony Delcambre, interne en médecine générale

Pour lire l’article complet, allez sur notre site ICI

Les dernières publications de l’ASEF

 

Actualité oblige, téléchargez notre mini-guide  mini-guide  « COVID – 19 > LES BONS GESTES ÉCO-RESPONSABLES À ADOPTER ».

 

Conseils à retenir : AEREZ +++ en grand et plusieurs fois par jour ! Prendre de la Vitamine D (conseillée par l’Académie de Médecine ) et du Zinc pour stimuler vos défenses immunitaires

Petit point agenda :

 

  • Le congrès « Un autre regard sur le cancer », organisé par le Centre Ressource, aura lieu le Samedi 5 décembre, à distance de 13h30 à 17h30 à Aix-en-Provence.

Pour vous inscrire :https://www.atoutcom.com/portfolio/uarc/

  • Le 14 décembre, Martine Vergnol, consultante en lactation certifiée ILBCLC et membre de l’ASEF, animera une formation sur les « polluants et le lait maternel » sur Paris et en visioconférence. Pour le moment, l’accès à la salle est restreint à 6 personnes, afin de respecter les distances minimales ; les autres personnes seront en visioconférence. Selon l’évolution de la situation sanitaire, elle pourrait évoluer vers du tout visio. Dans tous les cas, la formation sera maintenue à distance.

Pour plus d’informations et vous inscrire : https://www.allaiteraparis.fr/professionnels-de-sante-et-allaitement/formation-allaitement/formations-2020/polluants-et-lait-maternel

  • A partir du 6 janvier 2021, Corine Flesia, référente santé-environnement WECF PACA, propose aux professionnels de santé libéraux et aux personnels de PMI, une série d’ateliers pratiques en santé environnementale, en visioconférence qui ont pour objectif d’apporter des connaissances et des conseils pratiques à transmettre auprès des futurs et jeunes parents.

    Pour consulter le programme et vous inscrire, c’est ICI

Comme vous le savez, vous pouvez à présent nous soutenir gratuitement au quotidien en utilisant le moteur de recherche Lilo. Nous avons récolté plus de 19 000 gouttes ce qui représente pour le moment 150 points de supports. Merci pour votre soutien mais ne relâchons rien ! Pour passer en mode public, il nous faut atteindre au moins 1500 points. Alors faites pleuvoir vos gouttes d’eau ICI !

 

L’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèsehttps://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Ainsi que l’Appel des soignants à soutenir la contribution de la convention citoyenne pour le climat au plan de sortie de crise.

 

Aérez votre intérieur et prenez bien soin de vous et de vos proches!

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

[1] Kesse-Guyot, E., Rebouillat, P., Payrastre, L. et al. Prospective association between organic food consumption and the risk of type 2 diabetes: findings from the NutriNet-Santé cohort study. Int J Behav Nutr Phys Act 17, 136 (2020). https://doi.org/10.1186/s12966-020-01038-y

[2] Daellenbach, K.R., Uzu, G., Jiang, J. et al. Sources of particulate-matter air pollution and its oxidative potential in Europe. Nature 587, 414–419 (2020). https://doi.org/10.1038/s41586-020-2902-8

[3] https://www.alternatives-economiques.fr/lutte-climat-ne-etre-menee-detriment-de-sante/00090861

[4] https://www.ledauphine.com/environnement/2020/10/17/haute-savoie-vallee-de-l-arve-la-tribune-remet-en-cause-les-chauffages-au-bois-performants