Les brèves de l'ASEF- 2 novembre 2020

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves, consultation du public en vue du PNSE4, pollution des sols et une dernière étude sur la pollution des PM2.5 et les maladies de Parkinson et d’Alzheimer. Bonne lecture !

Plan National Santé Environnement 4 : à vos contributions

Madame la Députée Elisabeth Toutut-Picard, Présidente du Groupe Santé Environnement, a annoncé le lancement officiel de la consultation du public sur le projet de PNSE 4.

Un site dédié à cette consultation est disponible à l’adresse suivante : Consultation 4e Plan national santé environnement(PNSE4).
En complément, vous trouverez: le projet de PNSE 4 et sa synthèse.

L’ASEF va apporter sa contribution. Adhérents et soutiens de l’ASEF, faites entendre votre voix! Envoyez-nous vos contributions à l’adresse suivante : nastassja@asef-asso.fr Nous en ferons une synthèse pour l’envoyer à Madame la Députée. Vos retours sont attendus pour le 6 novembre 2020.

Merci de votre participation !

La pollution des sols par le Dr Jean Lefèvre

Lire l’article complet ICI

Le 29 septembre 2020, la Commission d’enquête Sénatoriale sur les pollutions des sols d’origine industrielle et minière rendait ses conclusions et émettait des propositions pour « assumer ses responsabilités, réparer les erreurs du passé et penser durablement l’avenir ».

Cette publication est une bonne occasion pour s’intéresser dans cette brève au problème de la pollution des sols de cette origine, problème relativement négligé par rapport à la pollution de l’air et de l’eau.

La pollution des sols d’origine industrielle et minière est, par rapport à la pollution des sols par les pesticides, ou par le radon, celle dont on parle le moins. Elle est dans la grande majorité des cas urbaine ou sub-urbaine ; en effet la densification urbaine, les jardins et espaces verts où jouent des enfants et où sont parfois cultivés des légumes, sont souvent établis sur des anciens sites de ce type.

Elle s’inscrit donc dans la problématique de la pollution des sols :

Celle-ci peut se partager en 2 types

Pollutions diffuses :

  • D’origine essentiellement agricole par des nitrates (lisiers, engrais), les phosphates (engrais), les pesticides (en particulier chlordécone en outre-mer, véritable problème de santé publique, lindane en métropole (interdit maintenant mais très persistant) ; cuivre dans les régions viticoles. On peut y ajouter selon une étude parue dans la revue Agriculture, Ecosystems and Environment [1] la présence très importante de pesticides dans tous les milieux, y compris les parcelles non traitées, les haies, bosquets. Cette étude révèle que 80% des vers de terre sont contaminés à des doses très importantes par les néonicotinoides, ce qui informe sur le caractère bio-accumulable de cette substance. Ces résultats inquiètent car ils concernent vraisemblablement toute la chaîne alimentaire.
  • Pollution naturelle par le radon, radioactif, dans certaines régions (Bretagne, Massif central, corse)

Pollutions ponctuelles (dont celles qui nous intéressent)

  • Pollutions accidentelles (Usine Lubrizol, Incendie de ND de Paris)
  • Pollutions chroniques par contamination des sols industriels, miniers, ou urbains.

I/ Les principaux polluants : Nous ne nous intéresserons qu’aux pollutions ponctuelles, essentiellement industrielles et minières qui sont le sujet d’intérêt de la commission d’enquêtes.

A/Métaux et métalloïdes   dits « Eléments Trace Métalliques ( ETM )»  :

Naturellement présents dans les sols, les métaux (cuivre, nickel, plomb etc…) et métalloïdes (arsenic, bore …) sont aussi des rejets de l’industrie, des ménages, des transports ou de l’agriculture. Ils sont délétères pour les hommes (ils peuvent être, à des degrés divers néphro-, hémato-, neuro-ou hépato- toxiques, cancérogènes, perturbateurs endocriniens) la biodiversité, l’environnement.

Le plomb : Pollution d’origine urbaine et industrielle (automobile, peintures), le cadmium (origine industrielle ou agricole engrais), le chrome (retrouvé dans les boues d’épuration, les effluents d’élevage, l’industrie, le mercure (utilisé dans la production de chlore, de soude, en métallurgie, pâte à papier ; retrouvé dans certains déchets miniers et après incinération de déchets). L’arsenic  : utilisé dans l’industrie mais aussi comme pesticide (jusqu’en 2001)

B/Polluants organiques :

  • Les hydrocarbures aromatiques polycycliques et aliphatiques : Benzène et ses dérivés, alcanes, alcynes dont paraffine, mazout.
  • Les PCB (Polychlorobiophényles): Isolants de transformateurs électriques, composants de peintures.Interdits depuis 1987, ils sont bioaccumulables et très persistants.
  • Dioxines: Dérivées par combustion d’organochlorés (incinérateurs, industrie métallurgique, sidérurgique, pétrochimique, transports …).
  • Les composés perfluorés (PFAS):  Très persistants (surtout les PFAS à chaine longue), ils sont aussi solubles dans l’eau ; aussi bio-accumulables. On les trouve donc dans les sols industriels (fabrication ou utilisation d’antiadhésifs pour ustensiles de cuisine, vêtements, matériaux de construction, mousses anti-incendies) ; Très solubles, ils sont absorbés par les végétaux et contaminent les aliments.
  • Composés organiques volatils (COV): Ils constituent le problème de la migration des pollutions volatiles des milieux souterrains vers l’air, solvants (trichloréthylène), dérivés du pétrole, vernis, colles. Eux aussi sont souvent et parfois à la fois, cancérogènes, mutagènes, immunotoxiques et/ou perturbateurs endocriniens.

II/ Les voies d’exposition :

  • Ingestion ou contact direct (enfants)
  • Ingestion de végétaux pollués (en particulier légumes racines)
  • Ingestion d’aliments d’origine animale venant d’animaux contaminés (viande, lait, œufs)
  • Ingestion d’eau polluée
  • Inhalation de gaz, de poussières polluées.

Notre pays comptant plus de 320.000 anciens sites d’activité industrielle ou de services et plus de 3000 sites miniers et la législation précisant que toute nouvelle activité au niveau de tels sites doit faire l’objet d’une déclaration ou autorisation préfectorale au titre d’une ICPC (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement), la Commission d’Enquête conclut qu’il est nécessaire de renforcer la législation selon 5 axes :

A/ Améliorer la qualité et la lisibilité de l’information sur les sites et sols pollués

B/ Introduire dans la législation française et européenne un véritable droit de la protection des sols

C/ Amélioration de la surveillance pour mieux prévenir et gérer les pollutions des sols

D/ Réunir les conditions d’une gestion réactive et transparente des risques sanitaires et d’une meilleure réparation des préjudices écologiques :

E/ Mobiliser les friches industrielles et minières dans une démarche d’aménagement durable.

Compte tenu de la fréquence de ces situations de pollutions de sites anciennement industriels, occupés auparavant par des entreprises de petite taille ou beaucoup plus importante, promis à des affectations différentes d’une part et du fait que cette pollution des sols a longtemps été négligée par la loi, les responsables politiques d’autre part, il reste à souhaiter que les conclusions de cette commission seront prises en compte par nos gouvernants.

Dr Jean Lefèvre

Cardiologue, Porte-Parole de l’ASEF

Lire l’article complet ICI

L’actualité de santé environnement en bref

#Pollution particulaire et Parkinson – Alzheimer

Une nouvelle étude parue dans Lancet Planetary Hearth [2] a étudié les effets de la pollution particulaire au PM2.5 sur les troubles neurologiques d’une population de 63 millions d’américains âgés de plus de 65 ans entre 2000 et 2016.

Cette étude de grande ampleur, dont le protocole a été approuvé par la Harvard School of Public Health, montre que l’exposition à long terme aux PM2.5 était significativement associée à un risque accru de première hospitalisation pour maladie de Parkinson et maladie d’Alzheimer.

Ce risque de première hospitalisation augmentait linéairement avec l’augmentation des concentrations de PM2.5 pourtant inférieures aux normes nationales américaines actuelles (moyenne annuelle de 12 μg / m3 )(pour rappel la norme réglementaire en France est de 25 microg/m3), suggérant qu’il n’existe pas de seuil sûr pour les concentrations de pollution nuisibles à la santé.

Cette estime l’incidence de la première hospitalisation, et non pas le diagnostic qui survient plutôt en cabinet médical, notamment de neurologie et « peut être interprétée comme une susceptibilité accrue aux admissions à l’hôpital parmi cette population de patients et une progression accélérée de la maladie ».

Les recherches suggèrent que la pollution de l’air contribue à l’apparition potentielle de la neurodégénérescence via des mécanismes tels que le stress oxydatif, l’inflammation systémique et la neuroinflammation; celles-ci ,par exemple, augmente l’altération pathogène de l’α-synucléine, accélérant la progression de la maladie de Parkinson.

 

VOUS VOULEZ EN SAVOIR PLUS SUR LA POLLUTION DE L’AIR ? Alors suivez notre formation soutenue par le Plan Régional Santé Environnement Grand Est (financée par l’ARS Grand Est) et délivrée par des médecins spécialistes ICI

Les dernières publications de l’ASEF

 

Actualité oblige, téléchargez notre mini-guide  mini-guide  « COVID – 19 > LES BONS GESTES ÉCO-RESPONSABLES À ADOPTER ».

 

Conseils à retenir : AEREZ +++ en grand et plusieurs fois par jour ! Prendre de la Vitamine D (conseillée par l’Académie de Médecine ) et du Zinc pour stimuler vos défenses immunitaires

Petit point agenda :

 

Comme vous le savez, vous pouvez à présent nous soutenir gratuitement au quotidien en utilisant le moteur de recherche Lilo. Nous avons récolté plus de 16 500 gouttes ce qui représente pour le moment 115 points de supports. Merci pour votre soutien mais ne relâchons rien ! Pour passer en mode public, il nous faut atteindre au moins 1500 points. Alors faites pleuvoir vos gouttes d’eau ICI !

 

L’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèsehttps://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Ainsi que l’Appel des soignants à soutenir la contribution de la convention citoyenne pour le climat au plan de sortie de crise.

 

A bientôt pour les prochaines brèves.

Prenez soin de vous et de vos proches !

Le Club des 10 de l’ASEF