Les brèves de l'ASEF- 03 septembre 2021

Bonjour à toutes et à tous,

Focus dans ses brèves sur l’intervention du Dr Souvet lors de la 25ème université d’été des urbanistes, à Toulon, sur le thème « Le rapport à la Nature et au Vivant en Ville » en tant que Président d’atelier.
Ce qui nous conduit à parler du congrès mondial de la nature qui s’est ouvert aujourd’hui à Marseille.
Bonne lecture,
Prenez bien soin de vous et de vos proches.


EVENEMENT CONGRES MONDIAL DE LA NATURE (UICN) – MARSEILLE – 2021

L’ASEF a été invitée par  l’Office Français de la Biodiversité à parler des liens entre la santé et la biodiversité, ce dimanche 5 septembre de 14h à 15h30 sur la grande scène des espaces génération nature du Congrès, ouverts au public.

Pierre Souvet, président de l’ASEF, interviendra ensuite le mercredi 8 septembre de 16h à 16h45 sur le stand de France Nature Environnement  (salle H3) aux côtés de de Gilles Pipien d’Humanité et Biodiversité pour une conférence intitulée « Notre santé et la biodiversité à la lumière de la covid19 ». L’être humain est un être vivant. Donc, la santé humaine, la santé animale, la santé végétale et le fonctionnement des écosystèmes sont uns et (re)liés. Grâce à ces deux intervenants, vous voyagerez de la biodiversité jusqu’à notre santé, et ils vous amèneront à examiner comment les différentes politiques publiques doivent prendre en compte ces enjeux d’une seule et même santé.

De plus, nous vous communiquons ces avant-premières dans le cadre du congrès mondial de la nature.

Le 7 septembre à 18h30, projection en avant-première du film documentaire « Êtres en transition : la biodiversité au cœur de l’action », suivie d’un débat, et d’un cocktail offert par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône aux archives et bibliothèque départementales des Bouches du Rhône à Marseille.

Inscriptions: https://www.humanite-biodiversite.fr/collect/description/187462-b-projection-debat-etres-en-transition-la-biodiversite-en-action-du-07-09-2021

Le 10 septembre, de 15 à 18h00, nouvelle projection de ce film documentaire suivie d’un débat, grâce à l’université d’Aix-Marseille, à l’Université du Temps Libre.

Inscriptions:https://www.humanite-biodiversite.fr/collect/description/186944-b-projection-debat-etres-en-transition-la-biodiversite-en-action-le-10-09-2021

Nous remercions ces organisations pour leur invitation. L’enjeu sera d’autant plus important que le sujet santé environnement/biodiversité sera peu abordé lors de ce congrès.

Le rapport à la Nature et au Vivant en Ville

 

L’ASEF a été invitée par le conseil français des urbanistes à présider un atelier sur le rapport à la nature et au vivant en ville dans le cadre de leur université d’été qui avait pour thème l’urbanisme du bien-être.

Les urbanistes se mobilisent, et nous avons convenu que leur formation (celle aussi des architectes) sur ce sujet était une nécessité pour développer une vision globale de l’urbanisation tourné la qualité de vie.

Ce fut une sorte de répétition de l’intervention que l’ASEF fera au congrès mondial de la nature qui s’est ouvert aujourd’hui à Marseille jusqu’au 11 septembre, à l’invitation de l’Office français de la biodiversité, de France Nature Environnement et de « Humanité biodiversité ».

La santé selon la définition de l’OMS ne comprend pas seulement l’absence de maladies ou d’infirmité mais le bien-être décliné en 3 aspects : physique, mental et social.

  • Le bien-être physique : la qualité et à la performance du fonctionnement corporel.
  • Le bien-être mental : qualité psychologique, cognitive et émotionnelle de la vie d’une personne.
  • Le bien-être social : manière dont un individu est connecté aux autres dans sa communauté sociale locale et plus large.

Beaucoup d’études ont traité et validé le lien positif entre nature et bien-être notamment mental ; mais ses avantages vont bien au-delà.

Une étude américaine de grande ampleur sur plus de 100 000 infirmières a démontré que la proximité d’un espace vert de son domicile (moins de 250 mètres) diminuait la mortalité de 12% essentiellement en diminuant la mortalité par cancer et respiratoire. [1]

L’apport global de la nature, notamment en ville permet de réduire les agressions, telles le bruit, la pollution de l’air, les îlots de chaleur. Elle favorise l’activité physique et les interactions sociales, diminue le stress, restaure l’attention avec comme conséquences positives une diminution des maladies cardiovasculaires, de cancers, des maladies psychiques, améliore même le poids de naissance des enfants des mères qui en bénéficie et la natalité. [2]

La qualité de l’exposition à la nature va compter ; la fréquence et la durée des contacts, son abondance et sa diversité, plutôt la diversité que l’on perçoit, ses préférences et même ses sens, la vision étant habituellement la plus mise en valeur.

Trois hypothèses sont proposées pour expliquer les effets positifs de la biodiversité sur la santé :

  1. « Hypothèse de la biophilie » : les humains ont une affinité intrinsèque avec les autres espèces et la nature parce que l’interaction avec l’environnement naturel a conduit à l’évolution de notre espèce.
  2. « Hypothèse de la biodiversité » : améliore le système immunitaire en régulant la composition en espèces du microbiome humain.
  3. « Hypothèse de l’effet de dilution » : qu’une richesse élevée en espèces de vertébrés réduit le risque de maladies infectieuses chez l’homme car les agents pathogènes sont « dilués » parmi un grand nombre d’espèces réservoirs animales qui diffèrent par leur capacité à infecter les espèces vectrices d’invertébrés. [3]

La biodiversité est indispensable notamment à la construction d’un microbiote abondant et équilibré.

Ses vertus sont nombreuses :

  • Barrière contre les micro-organismes pathogènes (De Filippo et al., 2010) ;
  • Développement de l’intestin et du système immunitaire (Macpherson, 2004) ;
  • Transformation et métabolisme des nutriments ;
  • Stabilisation et robustesse de certaines caractéristiques physiologiques (homéostasie) ;
  • Microbiote et fonction cérébrale ;

Le microbiote humain varie entre les individus selon le milieu, le régime alimentaire, le génotype et la position géographique.

Les microbiotes parentaux ont des impacts transgénérationnels sur la santé des descendances ; l’exposition de la mère et de l’enfant au début de la vie sont aussi importants.                                                            

La verdure des quartiers de la mère a un effet positif sur le poids à la naissance de leurs nourrissons.

L’exposition des enfants à des environnements naturels réduit le risque de développer la schizophrénie.

Réduction des atopiesallergiesasthme.

Le microbiote est également bénéfique dans l’environnement au début de la vie : développement du système immunitaire (régulation de la composition en espèces du microbiome humain) et sur la prévalence des maladies inflammatoires chroniques.

Une exposition précoce à la nature amplifie les effets bénéfiques potentiels des espaces verts plus tard dans la vie.

Une pathologie méconnue est le « trouble déficitaire de la nature » qui consiste en des troubles mentaux dus au manque d’interaction avec la nature au début de la vie, a été associé à un certain nombre de difficultés émotionnelles, cognitives et physiques chez les enfants. (Aerts et al BMB 2018)

 

Evidemment vous me direz que la nature peut être agressive et causer des dommages : au travers des agents infectieux par exemple, des animaux sauvages dangereux, des maladies zoonotiques, des allergènes, mais en exploitant la nature, nous favorisons nous-mêmes ces conflits) [4] 

En ce qui concerne l’effet de dilution, la maladie de Lyme est un bon exemple. Plus le nombre d’espèces de petit mammifères (réservoir de la borrelia) sera grand moins la maladie se diffusera (espèces cul de sac).

Attention ! Ce n’est pas toujours aussi simple et toujours vrai. Il peut y avoir aussi des effets d’accumulation. Une étude aux Amériques a montré que le nombre de cas confirmés de fièvre jaune par comté était significativement associée positivement à la diversité des hôtes primates non humains. (Hamricket al PLoS Negl Trop Dis2017)

Pour conclure, vous le voyez, la nature et la biodiversité dépasse le cadre du bien-être. Elle nous est indispensable !

La biodiversité doit être prise en compte dans les politiques de santé publique, d’aménagement du territoire et d’urbanisme et la formation « une seule santé » diffusée à toutes les professions et acteurs au contact des populations (institutions notamment).

Tel sera le discours de l’ASEF au congrès mondial de la nature.

Pierre Souvet, président de l’ASEF, cardiologue.

AGENDA

 

EVENEMENT : Les 5 et 8 septembre, l’ASEF sera présente au congrès mondial de la nature (UICN). A cette occasion, nous vous communiquons ces projections-débats :

Le 7 septembre à 18h30, projection en avant-première du film documentaire « Êtres en transition : la biodiversité au cœur de l’action », suivie d’un débat, et d’un cocktail offert par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône aux archives et bibliothèque départementales des Bouches du Rhône à Marseille.

Pour vous inscrire : https://www.humanite-biodiversite.fr/collect/description/187462-b-projection-debat-etres-en-transition-la-biodiversite-en-action-du-07-09-2021

Le 10 septembre, de 15 à 18h00, nouvelle projection de ce film documentaire suivie d’un débat, grâce à l’université d’Aix-Marseille, à l’Université du Temps Libre.

Inscriptions : https://www.humanite-biodiversite.fr/collect/description/186944-b-projection-debat-etres-en-transition-la-biodiversite-en-action-le-10-09-2021

Les 9 et 10 septembre, l’ASEF sera présente aux 11èmes « Rencontres à deux mains« , au World Trace Center de Marseille. 

Le 11 septembre, Dr Souvet parlera du rôle du médecin libéral, acteur de la santé environnementale, à l’université d’été de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF) « Ma santé sent la chlorophylle », à Antibes. 

Le 14 septembre, à Paris, aura lieu la Journée sur la pollution de l’air organisée par FIMEA (Fédération Interprofessionnelle des Métiers de l’Environnement Atmosphérique) et l’IMT Lille-Douai (grande école d’ingénieur de l’Institut Mines-Télécom) à laquelle interviendra le Dr Pierre Souvet sur la pollution et les maladies cardiovasculaires.

SOURCES

[1] James P, Hart JE, Banay RF, Laden F. Exposure to Greenness and Mortality in a Nationwide Prospective Cohort Study of Women. Environ Health Perspect. 2016 Sep;124(9):1344-52. doi: 10.1289/ehp.1510363. Epub 2016 Apr 14. PMID: 27074702; PMCID: PMC5010419. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27074702/

[2] James P, Banay RF, Hart JE, Laden F. A Review of the Health Benefits of Greenness. Curr Epidemiol Rep. 2015 Jun;2(2):131-142. doi: 10.1007/s40471-015-0043-7. PMID: 26185745; PMCID: PMC4500194. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26185745/

[3] Aerts R, Honnay O, Van Nieuwenhuyse A. Biodiversity and human health: mechanisms and evidence of the positive health effects of diversity in nature and green spaces. Br Med Bull. 2018 Sep 1;127(1):5-22. doi: 10.1093/bmb/ldy021. PMID: 30007287. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30007287/

[4] Melissa R. Marselle, Terry Hartig, Daniel T.C. Cox, et al., Pathways linking biodiversity to human health: A conceptual framework, Environment International, Volume 150, 2021, 106420, ISSN 0160-4120,

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412021000441