Les brèves de l'ASEF- 26 juin 2020

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves, nous vous annonçons la sortie du dernier dialogue de l’ASEF spécial épigénétique. Nous finirons par un article sur l’Anses critiquée par un collectif de scientifiques sur la liste des équipes sélectionnées qui mèneront une étude sur le caractère cancérogène du glyphosate. Bonne lecture !

Pourquoi un dialogue sur l’épigénétique ?

 

Pourquoi la température oriente-t-elle le sexe des batraciens ? Pourquoi deux vrais jumeaux qui ont
le même génome et qui se ressemblent tant à la naissance deviennent-ils plus différents avec l’âge ?
Pourquoi enfin les cellules des îlots de Langerhans dans le pancréas synthétisent-elles de l’insuline à
certains moments et pas à d’autres ?

Chaque cellule vivante contient son génome, constitué d’une ou plusieurs molécules d’ADN. Le génome humain contient suffisamment d’informations pour synthétiser au moins 25 000 protéines. Mais chaque cellule de l’homme ne les synthétise pas forcément toutes. Si le génome est figé, le protéome (l’ensemble des protéines d’un organisme) lui, évolue en fonction des cellules et dans le temps. Ce qui régule l’information contenue dans les gènes relève de l’épigénétique.

Ce terme a été introduit en 1942 par le scientifique britannique Conrad Waddington pour définir la branche de la biologie qui étudie les liens de causalité entre le génotype (les gènes) et le phénotype (leurs effets) afin d’appréhender les processus de développement. Aujourd’hui, l’épigénétique se définit comme l’étude de l’ensemble des processus qui modifient l’activité de l’ADN sans en altérer la séquence.

Parmi ces processus, un certain nombre sont liés à l’environnement : ce qu’on mange, respire, ressent, etc. L’épigénétique peut dysfonctionner, et ces dysfonctionnements peuvent être le résultat de la toxicité de nombreuses substances, en particulier de perturbateurs endocriniens, qui, le plus souvent, n’obéissent pas aux lois de la toxicité classique.

Pour nous éclairer sur ce sujet, le Dr Jean Lefèvre, porte-parole de l’ASEF est parti rencontrer le Dr Christian Vélot, docteur en biologie, maître de conférences en génétique moléculaire à l’Université Paris-Saclay et responsable d’une équipe de recherche au centre scientifique d’Orsay. Il est également président du conseil scientifique du CRIIGEN, administrateur aux côtés de Jacques Testart de Fondation Sciences Citoyennes.

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L’impartialité de l’Anses mise en cause

 

Dans la lignée de la publication du Professeur Portier (brèves du 12 juin), on notera un article du Monde daté du 17 juin 2020 [1] faisant état d’une protestation de la part d’un collectif de scientifiques, identifiés par Le Monde mais ayant requis l’anonymat, mettant sévèrement en cause la composition du consortium des sept laboratoires mandatés par l’Anses pour mener une étude sur le potentiel cancérigène du glyphosate. Outre le mode d’expertise choisi, Groupe d’Expertise d’Urgence (GECU) plutôt que Groupe de Travail, les conflits d’intérêt relevés par ce collectif, ont souligné des lacunes significatives.

  • Le fait «qu’aucune lignée cellulaire proposée dans le cahier des charges ne permettent d’étudier les lymphomes et les cancers du sang mis en évidence dans les études épidémiologiques en lien avec le glyphosate chez les agriculteurs»;
  • Le fait que seul le principe actif pur sera étudié alors que le produit utilisé dans le commerce contient en plus des  adjuvants ou  co-formulants  dont certains ne sont pas dénués d’effets nocifs comme l’on souligné certains auteurs (Pr Séralini) ou l’OMS qui l’a déclaré cancérogène probable.

Cela met en évidence encore une fois, l’influence des intérêts économiques sur les politiques de santé publique, influence, qu’en cette période de Covid-19, on peut regretter.

Jean Lefèvre, Juin 2020.

Cardiologue et porte-parole de l’ASEF.

Petit point agenda :

  • Le congrès « Un autre regard sur le cancer », organisé par le Centre Ressource, aura lieu le Samedi 5 décembre, à Aix-en-Provence.

Pour vous inscrire : https://www.atoutcom.com/portfolio/uarc/

  • Le 17 juillet 2020, une réunion organisée par le Groupe Santé Environnement (GSE) se tiendra par visioconférence. Nous ne l’espérions plus… Enfin la relance du PNSE4, en sommeil depuis 1 an !

  • Réservez dès à présent dans votre agenda votre participation au 4ème congrès de médecine environnementale en Martinique les 3 et 4 décembre 2020, qui valide le DPC. Avec la participation des Prs RAHERISON-SEMJEN, BELPOMME, DEMENEIX, FENICHEL et des Drs CARRERE, EDOUARD,  EDRAGAS, FAGOUR, GOBILLARD, JOSPELAGE, RESIERE, VOLUMENIE. Pour plus d’informations :

 

L’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèsehttps://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Ainsi que l’Appel des soignants à soutenir la contribution de la convention citoyenne pour le climat au plan de sortie de crise.

 

SOURCES

[1] Stéphane Foucart et Stéphane Horel, « Glyphosate : la déontologie de l’Anses en question », Le Monde, 17 juin, page 8.

L’ASEF prend une pause estivale et sera de retour mi-juillet.

D’ici là, bel été, prenez soin de vous et de vos proches !

Le Club des 10 de l’ASEF