Les brèves de l'ASEF - 05 août 2022

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves : Retour sur le Delta Festival et l’Agora Santé ; l’avis de l’Anses sur des fournitures scolaires toxiques ; une étude sur le cadmium et les capacités cognitives détériorées ; la thèse du Dr Bouraly sur les préoccupations écologiques au sein de l’exercice libéral.

Bonne lecture, bel été
Prenez bien soin de vous et de vos proches.

Nous vous donnons rendez-vous à la rentrée !

 

Retour sur l’AGORA de l’ASEF au Delta Festival

 

C’est avec plaisir que l’ASEF a pu prendre part du 29 juin au 03 juillet au Village Santé du Delta Festival à Marseille. Un Festival de musique avec une volonté forte d’inspirer l’engagement de la jeunesse et qui se concrétisait cette année par « Le monde des possibles », grand forum associatif  rassemblant plus de 800 structures œuvrant dans les domaines de la santé, l’environnement, l’économie sociale et solidaire, la culture, le vivre ensemble…

Nous tenions à remercier les membres et  bénévoles qui se sont mobilisés pour l’occasion afin de transmettre les messages de prévention en Santé Environnement auprès de la jeunesse. Nous remercions aussi les organisateurs pour leur accueil et accompagnement, les  festivaliers, qui ont su prendre le temps de s’arrêter pour s’informer ainsi  que les nombreuses autres structures présentes tout autour et avec qui l’ASEF a pu échanger. Et parce que le moment fort pour le Village Santé avait lieu lors de l’AGORA , nous vous proposons de découvrir la proposition soutenue par l’ASEF.

Découvrir la proposition de l’ASEF à l’AGORA

Des fournitures scolaires toxiques selon un avis de l’Anses

@iStock

 

Les vacances scolaires ont débuté il y a un mois et certains parents se préparent à la rentrée. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié début juillet un avis relatif à la présence de substances toxiques dans les fournitures scolaires. [1]

Plusieurs familles de substances chimiques dangereuses ont été retrouvées :

  • les phtalates ;
  • les composés organiques volatiles (COV) dont le formaldéhyde, le chloroforme, le toluène ;
  • des nitrosamines ;
  • le benzène ;
  • les métaux lourds comme le chrome hexavalent, le cadmium, le nickel ou le plomb ;
  • les perfluorés (PFAS),
  • les colorants ;
  • le bisphénol A ;
  • les isothiazolinones et autres conservateurs ;
  • les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ;
  • les substances parfumantes.

 

Les enfants mettant facilement les objets à la bouche, utilisant ces produits quotidiennement, l’Anses appelle à appliquer aux fournitures scolaires la réglementation relative à la sécurité des jouets (n°2009/48/CE) sachant que ni en France ni en Europe, elles ne bénéficient d’une « règlementation spécifique permettant d’encadrer leur composition, leur fabrication ou leur utilisation pour s’assurer de leur innocuité ».

L’objectif de cette mesure est de favoriser la réduction, voire la suppression de la majorité des substances identifiées ci-dessus dans les fournitures actuellement. Car comme le rappelle le Dr Bourdrel dans l’article du journal La Croix sur ce sujet : « L’enfance et la grossesse sont les deux périodes les plus à risque en matière d’exposition à des produits cancérigènes ou à des perturbateurs endocriniens ». Dans le cas de ces derniers, « une exposition répétée à de très petites doses peut être plus grave qu’une forte imprégnation ». [2]

En attendant une évolution règlementaire, l’Anses a demandé aux fabricants et distributeurs de supprimer certaines substances ou familles de substances parfumantes. En effet, un des premiers conseils avant de faire ses achats scolaires est d’éviter les produits contenants des parfums, paillettes ou autre artifice pouvant induire un machouillage voire l’ingestion.

Aussi, l’Ademe (Agence de la Transition écologique) a créé une infographie pour équiper ses enfants sans risques. [3]

@ADEME

L’Anses a donc appelé à « revoir la réglementation et à renforcer la surveillance des produits ».

Capacités cognitives détériorées et expositions au cadmium : l’ASEF appelle à une réduction de la valeur limite en France

 

@iStock

 

Dans cette revue d’analyse [4], les auteurs ont recherché une dose de référence pour le cadmium sur la détérioration des capacités cognitives pour lequel il est aussi impliqué (cancérigène certain, toxicité rénale, mécanisme oxydatif l’impliquant dans les maladies cardiovasculaires).

Les expositions prénatales et de la petite enfance au cadmium sont associées à des détériorations des fonctions cognitives des enfants.

La revue suggère que les femmes enceintes et les enfants sont mal protégés contre les effets neurodéveloppementaux et si l’ampleur des effets observés peut être sans importance au niveau individuel, l’impact sur les populations est susceptible d’être substantiel. 

Sur la base des preuves disponibles, ils proposent une dose de référence de 0,2 μg/kg de poids corporel/j pour le cadmium dans les évaluations des risques de déclin des capacités cognitives (1.8 fois moins que la recommandation actuelle).

En France, la moitié de la population présente une cadmiurie de référence supérieure à la recommandation de l’Anses. Cette contamination au cadmium est favorisée par les produits de la mer, le tabagisme, mais aussi par les céréales issues de l’agriculture conventionnelle, en particulier chez l’enfant (étude ESTEBAN Santé publique France). En effet, le cadmium est présent dans les engrais phosphatés très utilisés en agriculture conventionnelle

La France autorise toujours 90mg de cadmium/kg d’engrais. L’Europe propose 60mg/kg et l’Anses estime à 20 mg/kg la valeur nécessaire. On attend toujours la réduction de cette valeur limite en France, de la surfertilisation par ces engrais (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01990168),la decadmiation des engrais.

Je recommande donc, particulièrement pour les femmes enceintes et enfants de consommer plutôt des céréales issues de l’agriculture biologique. [5]

Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’ASEF

Préoccupation écologique et médecine libérale sont-elles compatibles ? Une thèse du Dr Viviane Bouraly

@iStock

« Alors que le système de santé s’avère très polluant, la préoccupation écologique est quant à elle de plus en plus ancrée parmi les professionnels de santé. Comment allier la limitation de l’empreinte écologique et l’exercice de la médecine libérale ? Cette étude qualitative suggère plusieurs pistes : repenser la construction des infrastructures de santé, réorganiser les cabinets médicaux, promouvoir le concept de santé planétaire grâce à Internet ou à des associations. »

Le Dr Bouraly est allée à la rencontre de médecins pour comprendre quels étaient les freins à l’application de mesures de réduction de l’empreinte écologique dans les cabinets. Le temps, le coût, l’intérêt, l’information, le travail en équipe, la location du lieu d’exercice, le départ futur à la retraite ont été recensés.

A partir de ces résultats, Dr Bouraly s’est focalisée sur les actions à mettre en place en allant à la rencontre de médecins engagés comme le Dr Alicia Pillot (collectif PEPS’L, Alliance Santé Planétaire, Collège Médecine Générale, ASEF), le Dr Souvet de l’ASEF ou le Dr Juliette Fernoux (@Doctogreen).

 

L’article issu de la thèse est disponible sur la revue Médecine. [6]

AGENDA

 

Le 4 septembre, l’ASEF sera présente au forum des associations à Eguilles.

Du 7 au 9 septembre, présence au Congrès de la Mutualité française à Marseille. INSCRIPTIONS

Du 8 au 9 septembre, nous tiendrons un stand aux 11èmes Rencontres à deux mains, au World Trace Center de Marseille.  

Le 21 septembre, colloque « Santé & environnement : grand angle pour la prévention », en distanciel, gratuit, par la revue Pharmaceutiques. INSCRIPTIONS

Les 23, 24 septembre Journées dédiées à la santé environnementale organisées par FMC ActioN à Nantes. Le 23, Dr Bourdrel parlera de la pollution de l’air intérieure et extérieure. Le 24, Dr Souvet abordera d’abord le réchauffement climatique et les maladies émergentes ; puis l’après-midi, les perturbateurs endocriniens. INSCRIPTIONS

Du 27 au 29 septembre, salon Preventica à Lyon avec l’intervention de Pierre Souvet sur « les grands enjeux de l’environnement dans l’entreprise ». INSCRIPTIONS

SOURCES

[1]https://www.anses.fr/fr/content/mieux-encadrer-la-pr%C3%A9sence-de-substances-dangereuses-dans-les-fournitures-scolaires

[2] https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Fournitures-scolaires-quels-risques-sante-2022-07-07-1201223919

[3] https://librairie.ademe.fr/cadic/846/infographie-fournitures-scolaires-comment-equiper-ses-enfants-sans-risque.pdf

[4] Chatterjee, M., Kortenkamp, A. Cadmium exposures and deteriorations of cognitive abilities: estimation of a reference dose for mixture risk assessments based on a systematic review and confidence rating. Environ Health 21, 69 (2022). https://doi.org/10.1186/s12940-022-00881-9

[5] Barański M, Srednicka-Tober D, Volakakis N,et al. Higher antioxidant and lower cadmium concentrations and lower incidence of pesticide residues in organically grown crops: a systematic literature review and meta-analyses. Br J Nutr. 2014 Sep 14;112(5):794-811. doi: 10.1017/S0007114514001366. Epub 2014 Jun 26. PMID: 24968103; PMCID: PMC4141693. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24968103/

[6] https://www.jle.com/fr/revues/med/e-docs/preoccupation_ecologique_et_medecine_liberale_sont_elles_compatibles__322676/article.phtml