Les brèves de l'ASEF -1er juillet 2022

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves : des premiers résultats suite à l’enquête de l’ASEF sur les besoins en formation en santé environnementale ; l’Alliance santé biodiversité interpelle M. Macron au sujet du concept « one health » ; Deux études : Pollution de l’air et développement cognitif de l’enfantPerturbateurs endocriniens et diabète gestationnel.

Bonne lecture!

Prenez bien soin de vous et de vos proches.

 

Suite à l’enquête « Et vous, vous en êtes où ? Formation – Information – Sensibilisation des professionnels et acteurs de santé à la santé environnement – Quelles attentes & quels besoins? »

 

MERCI aux 640 acteurs de santé ayant répondu à notre enquête diffusée par l’ASEF du 1er mars au 1er juin 2022. Ici, un aperçu, avant la publication complète des résultats en septembre.

La pandémie de COVID-19 est un signal d’alarme important nous rappelant que nous avons besoin d’une planète saine pour assurer la santé et le bien-être de tous, des écosystèmes, des générations futures. En parallèle, l’épidémie mondiale de maladies chroniques, également observable en France, et l’aggravation des inégalités de santé et souffrances psycho-sociales nous confrontent aux limites de notre système de santé actuel et de nos modes de vie « modernes ». Les crises sociales, environnementales et sanitaires sont interconnectées.

Face aux enjeux actuels dans le champ de la santé environnement, l’ASEF a souhaité recueillir le niveau d’intégration des enjeux environnementaux actuels au sein des pratiques des acteurs de santé. Son intention est de participer au plaidoyer en faveur du développement et du soutien de l’accès à l’information et à la formation aux enjeux en santé environnement tant dans les contenus que dans les modalités pratiques.

La première lecture des réponses apportées et les commentaires partagés par certains acteurs de santé confirme l’intérêt porté aux enjeux environnementaux globaux et locaux et confirme le besoin des répondants à être mieux informé et plus formé sur les thématiques santé environnement.

 

Le commentaire le plus repris « Merci pour cette initiative ! »

 

Le sujet ne peut plus être anecdotique au sein de nos sources d’information professionnelles, de nos programmes de formation initiale et continue.

La thématique générale intéresse tous les secteurs de la santé. Il y a eu pratiquement autant de répondants exerçant en structure de santé de ville/ soins primaires (44,4 %) qu’exerçant en secteur hospitalier/ établissements de santé sanitaires et médico-sociaux (39,8 %). Parmi les disciplines, les infirmiers puis les médecins spécialistes ont été les plus nombreux à répondre, suivis de près par les médecins généralistes.

Comme le témoigne le graphique ci-dessous, 91 % affirment être assez voire très préoccupés par les conséquences des enjeux environnementaux sur la santé physique et/ou mentale des individus, et 59 % sont très préoccupés.

82 % des acteurs de santé ayant répondu confient qu’ils n’ont pas bénéficié lors de leur formation initiale d’un enseignement sur les enjeux en santé environnement. Tandis que 94 % estiment que le professionnel de santé devrait être formé à la santé environnementale – considérer l’environnement qu’il soit global ou individuel (habitat, alimentation, travail, etc) comme un déterminant important de la santé – pour favoriser une prise en charge globale du patient.

On a hâte de vous en dire plus sur les résultats ! Rendez-vous en septembre et d’ici là prenons soin de nous et de l’environnement – de la nature !  La santé, c’est partout, tout le temps et sur un long temps.

 

Dr Alice Baras, chirurgien dentiste, Formation acteurs de santé ECOPS Conseil.

L’Alliance santé biodiversité interpelle Mr le Président de la République sur le concept « une seule santé »

 

 

La crise du Covid nous a tous rappelé la nécessité d’une approche globale de la santé. L’Être humain est un être vivant. Donc, la santé humaine, la santé animale, la santé végétale et le fonctionnement des (socio)écosystèmes sont uns et (re)liés.

Réunies en cette « Alliance santé biodiversité », nos huit organisations non gouvernementales ont écrit à monsieur le Président de la République, pour soutenir le concept « une seule santé » [1].

 

LIRE LA LETTRE DE L’ALLIANCE

Même une faible exposition à la pollution de l’air altère le développement cognitif de l’enfant

 

 

Deux études ont été publiées sur ce sujet en juin 2022 dans Environment Health Perspectives.

La première étude américaine [2] avait pour objectif d’étudier les expositions à la pollution de l’air avec le fonctionnement comportemental et les performances cognitives des enfants. Elle a été réalisée sur 1 967 dyades mère-enfant de trois cohortes de grossesses américaines dans six villes du consortium ECHO-PATHWAYS avec calcul de l’exposition au dioxyde d’azote et aux particules fines 2.5 en pré et post natal.

La cognition de l’enfant a été évaluée entre 4 et 6 ans. Les liens étaient positifs pour NO2 et PM2.5 et notamment chaque augmentation de 2µg /m3 de PM2.5 à l’âge de 2 à 4 ans était associée à une baisse du quotient intellectuel de 2.63 points.

Dans cette étude l’exposition moyenne aux pm2.5 était de 9.5 µg/m3 (maximum 13.7)

Quand on sait que la norme française de PM2.5 est à 25µg/m3 contre 12 pour la norme américaine et 5µg/m3 pour la nouvelle norme sanitaire de l’OMS, on voit le chemin à parcourir et la nécessité de réduire cette exposition ;

D’ailleurs une étude mongole [3] randomisée en simple aveugle a évalué l’intérêt d’un filtre à air portable à haute efficacité chez un groupe de femmes enceintes (268 femmes) par rapport à un groupe témoin (272 femmes).

L’impact de la réduction de l’exposition aux particules (PM) pendant la grossesse a été évalué sur les performances cognitives des enfants à l’âge de 4 ans.

Le résultat principal était le quotient intellectuel complet (FSIQ) évalué à l’aide de l’échelle d’intelligence préscolaire et primaire de Wechsler, quatrième édition (WPPSI-IV) lorsque les enfants avaient en moyenne 48 mois.

Résultat, le QI moyen des enfants qui ont été assignés au hasard au groupe d’intervention était après ajustement supérieur de 2,8 points à celle des enfants du groupe témoin. 

Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’ASEF

L’exposition aux perturbateurs endocriniens (PE) augmente le risque de diabète gestationnel

 

 

On savait nombre de PE capables d’être obésogènes et diabétogènes.

Une méta analyse de chercheurs de Wuhan en Chine et parue dans Environment Health montre un lien entre exposition aux PE et Diabète gestationnel (DG) [4].

La relation entre polychlorobiphényles (PCB), polybromodiphényléthers (PBDE), phtalates (PAE) et les substances per- et polyfluoroalkyliques (PFAS) avec risque de diabète gestationnel a été étudié  dans cette méta analyse de 25 articles, sur un total de 23 796 participants.

Les résultats ont indiqué que l’exposition aux PE a une influence significative sur l’incidence du DG (Odds Ratio = 1,14) ;

Le risque de DG s’est avéré être associé à l’exposition aux PBDE (OR = 1,32) ;

L’exposition aux PAE  (OR 1,10) et aux PFAS OR 1,09.

 

Pour limiter l’exposition de vos patientes en période gestationnelle mais aussi en préconceptionnel,  (les phtalates ont une demi vie courte mais les PCB, polybromés, perfluorés ont eux une demi vie pouvant atteindre plusieurs années), reportez-vous à notre guide « comment protéger ses patients de la contamination chimique et des perturbateurs endocriniens » , téléchargeables gratuitement ainsi que sur l’application « Bulle 1000 jours ».

AGENDA

 

Du 29 juin au 3 juillet, présence de l’ASEF au Delta Festival à Marseille.

Le 1er juillet, intervention au congrès de l’ANEPF à Paris.

Le 1er juillet, participation du Dr Alain Collomb à la réunion inter-associative de France Nature Environnement PACA, à Lambesc.

Le 7 juillet, conférence sur les enjeux santé environnement de demain à l ‘école des Mines de Paris

SOURCES

[1] https://www.asef-asso.fr/wp-content/uploads/2022/06/Alliance-Sante-Biodiv-courrier-PR-juin22_ENVOI_2406.pdf

[2] Associations des expositions prénatales et postnatales à la pollution de l’air avec les problèmes de comportement et les performances cognitives de l’enfant : une étude multicohorte EHP Volume 130, Numéro 6  (2022) https://doi.org/10.1289/EHP10248

[3] Utilisation du filtre à air portable HEPA pendant la grossesse et performances cognitives des enfants à l’âge de quatre ans : l’essai contrôlé randomisé de l’UGAAR Ulziikhuu et al., juin 2022 https://doi.org/10.1289/EHP10302

[4] Produits chimiques perturbateurs endocriniens et risque de diabète sucré gestationnel : une revue systématique et une méta-analyse
Yan et al mai 2022 Env Health https://doi.org/10.1186/s12940-022-00858-8