Les brèves de l'ASEF- 4 septembre 2020

Bonjour à toutes et à tous,

Nous espérons que vous avez passé un bel été malgré les circonstances. Au menu des ces brèves, nous reviendrons sur une étude parue fin juillet sur les mesures qui pourraient être prises pour diminuer la pollution par les microplastiques. Enfin, un poème du Dr Alicia Pillot, mêlant l’espoir et la combativité pour sauver notre planète. Nous vous souhaitons une bonne rentrée !

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Contrer la vague de microplastiques

Les plastiques, qu’ils soient « macro » ou « micro » peuvent interférer avec la santé, du recueil des éléments nécessaires à leur synthèse (extraction, transport de gaz et de pétrole), à leur élimination comme déchets. Il est évident que les hommes sont de plus en plus exposés aux microplastiques qui pénètrent dans le corps par l’eau qu’ils boivent (cf par exemple les études de Fredonia University of NY pour l’eau du robinet, d’ Orb Media pour l’eau en bouteilles), par  les aliments qu’ils consomment, pollués soit par leur emballage dont des éléments migrent dans la nourriture (cf l’étude du Center for Disease Control National Health and Nutrition Examination) ou directement en consommant des produits de la mer. Enfin, par les microparticules présentes dans l’air qu’ils respirent.

Les microplastiques ingérés contiennent des radicaux libres entraînant un stress oxydatif, à l’origine de nombreuses pathologies chroniques (athérosclérose, diabète, maladies dégénératives etc …), génotoxicité (cancers) ou mort cellulaire par apoptose ou nécrose.

Outre leur effet sur la santé humaine, leur accumulation est délétère sur l’environnement et la santé animale comme le souligne le mouvement « One Health ».

La problématique des déchets plastiques prend donc une place de plus en plus importante.

Dans la revue Science publiée le 23 juillet 2020, un groupe international de 17 scientifiques experts dans le domaine des plastiques et microplastiques, ayant consulté un large groupe de parties prenantes issues de l’université, de l’industrie et d’organisations gouvernementales et non-gouvernementales, développe une analyse résumée dans le rapport « Breaking the plastic wave » édité par l’ONG américaine The Pew Charitable Trust.

Cette analyse révèle qu’en l’absence de changement de politique (Business as Usual, BAU, Scenario) l’avenir est inquiétant et, de leur réflexion, souligne 10 points critiques.

            1/ – Le flux annuel de plastique dans les océans devrait tripler de 2020 à 2040 (13,7 millions de tonnes vs 29 millions de tonnes). De même, sur terre, il devrait passer de 23.2 millions de tonnes en 2020 à 51 millions de tonnes en 2040.

            2/ – Les gouvernements et les industries leader vont vers de nouvelles politiques et initiatives mais souvent avec une vision étroite ou concentrées sur des régions « bonnes élèves ». Les déchets plastiques n’augmenteraient alors « que » de 147% au lieu de 154% si rien n’était fait (BAU).

            3/ – Il ne peut y avoir une seule solution pour traiter la pollution par le plastique, en particulier dans les océans. Toute solution en amont du consommateur ou en aval de celui-ci est bonne à déployer et c’est l’association de ces solutions qui sera le plus efficace.

               4/ – L’industrie et les gouvernements ont aujourd’hui les solutions pour réduire de 80% (82 +/-13%) en 2040 par rapport au scénario « BAU » le rythme annuel des déchets plastiques abandonnés dans l’océan (réduction de la production, substitution par du papier ou matériaux compostables, recyclage, redisposition, conception de produits ou d’emballage plus recyclables …).

            5/ – Nécessité d’innover à travers toute la chaîne de valeurs des plastiques pour pouvoir éliminer les 5 millions de tonnes restants, en particulier en améliorant le recueil des déchets spécialement dans les zones rurales et les pays à faible ou moyens revenus, en arrêtant par exemple les exportations de déchets vers ces derniers.

     6/ – Ce scénario proposé (Systemic Change Scenario) est économiquement viable pour les gouvernements et les consommateurs mais nécessite une réorientation majeure des investissements.

                7/ – Une réduction de 80% de la pollution des océans par le plastique apporterait à l’industrie une nouvelle économie circulaire de ce matériau avec des opportunités (mais aussi des risques) majeures. Cela pourrait, selon les auteurs, permettre de conserver l’utilisation du plastique sans en augmenter la synthèse.

            8/ – Ce changement de système demanderait des adaptations selon les régions et les pays concernés, leur revenus, leur caractère rural ou urbain et selon les catégories de plastiques pour en diminuer la consommation d’une part, leurs déchets d’autre part.

            9/ – Ces changements apporteraient des bénéfices quant au climat, la santé, les emplois et les conditions de travail.

            10/ – Enfin un retard de 5 ans dans ces changements proposés pourrait entrainer une quantité de 80 millions de tonnes supplémentaires de plastiques gagnant les océans.

Ces propositions, résumées dans ce compte rendu « Breaking the plastic wave » ne sont pas tournées, comme le soulignent les auteurs, contre le plastique mais contre la pollution par le plastique. Elles prennent encore plus de valeur quand on y ajoute le contexte actuel d’épidémie avec sa consommation de masques jetables, … en plastique.

Il faut donc, comme le souligne Julien Boucher, co-auteur de l’étude, « être beaucoup plus ambitieux que nous ne le sommes actuellement » [1].

Jean LEFEVRE
Porte-parole de l’ASEF
Cardiologue

« SOUTIEN AUX ALTRUISTES » par le Dr Alicia Pillot

A toi qui ressens les peines du monde,

Les injustices et non-sens, le sang et la sève en souffrance,

Tu sais les résistances mais tu réfutes l’impuissance.

A toi qui t’engages dans chaque parcelle de ta vie, avec courage et envie,

Et qui choisis l’action plutôt que le déni, le repli ou le profit.

 

Avec la lucidité d’être parfaitement imparfait,

Avec humilité et discrétion, générosité et passion,

Ta motivation n’est pas dans la reconnaissance,

Toi qui vis le bonheur de l’accompli et du sens.

 

Il y a ces matins où remonter ses manches semble vain,

Et ces soirs où la fatigue prend le pas sur l’espoir.

Il y a ces autres qui de phrases et de maux abîment l’entrain.

 

Aujourd’hui ces mots sont là

Pour eux, pour nous, pour toi

Ephémères et fragiles, sans doute inutiles,

Peut-être nécessaires une autre fois.

 

Au nom de la population silencieuse qui te soutient,

Au nom de celle qui n’a conscience de rien,

Au nom des peuples éloignés, des oubliés, et des enfants pas encore nés,

Au nom de cette diversité vivante, vulnérable étincelante,

Que des sommes d’actions bienveillantes sauront apaiser.

 

A toi qui sèmes en tous lieux des graines de résistance et de résilience, teintées d’amour et d’espérance,

Ne doute pas de ta nécessité.

Et n’oublie pas de te reposer,

Pour mieux continuer, ne rien lâcher.

 

Tu es ce qu’il y a de beauté, de grandeur et de fierté dans notre Humanité.

 

Dr Alicia Pillot,

Médecin Généraliste

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Téléchargez notre dernier mini-guide « COVID – 19 > LES BONS GESTES ÉCO-RESPONSABLES À ADOPTER ».

Ainsi que le dernier dialogue spécial épigénétique.

 

Petit point agenda :

  • Les 10-11 et 12 septembre, l’ASEF sera présente aux 10èmes rencontres à 2 mains au City Center à Marseille. Professionnels de santé soucieux de la santé des femmes, inscrivez-vous à ce congrès et venez nous rencontrer. Consultez le programme ICI.
  • Le 15 septembre, dans le cadre de la journée nationale de la Qualité de l’air, Dr Pierre Souvet, président de l’ASEF, interviendra à la conférence de presse organisée par le Ballon de Paris – Generali à Paris, et aura l’occasion de présenter la mise à jour de notre guide intérieur ainsi qu’une formation MOOC pour les professionnels de santé sur l’air extérieur que nous avons réalisée dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement Grand Est (financé par l’agence régionale de santé).
  • Le 16 septembre, le président de l’ASEF participera à un workshop sur les conséquences sur la santé des feux de forêt, organisé par l’Ambassade de France en Australie.
  • Le 18 septembre, il sera interrogé par le Sénat dans le cadre de la mission d’information sur les priorités et la gouvernance de la politique de santé environnementale.
  • Le congrès « Un autre regard sur le cancer », organisé par le Centre Ressource, aura lieu le Samedi 5 décembre, à Aix-en-Provence.

Pour vous inscrire : https://www.atoutcom.com/portfolio/uarc/

  • Réservez dès à présent dans votre agenda votre participation au 4ème congrès de médecine environnementale en Martinique les 3 et 4 décembre 2020, qui valide le DPC. Avec la participation des Prs Raherison-Semjen, Belpomme, Demeneix, Fenichel Et Des Drs Carrere, Edouard, Edragas, Fagour, Gobillard, Jospelage, Resiere, Volumenie. (Plus d’informations dans de prochaines brèves).

Comme vous le savez, vous pouvez à présent nous soutenir gratuitement au quotidien en utilisant le moteur de recherche Lilo. Nous avons récolté plus de 10 000 gouttes ce qui représente pour le moment 65 points de supports. Merci pour votre soutien mais ne relâchons rien ! Pour passer en mode public, il nous faut atteindre au moins 1500 points. Alors faites pleuvoir vos gouttes d’eau !

 

L’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèsehttps://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Ainsi que l’Appel des soignants à soutenir la contribution de la convention citoyenne pour le climat au plan de sortie de crise.

 

A bientôt pour les prochaines brèves.

Prenez soin de vous et de vos proches !

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

Sylvie Burnouf, La pollution par le plastique pourrait être réduite de 80 % en adoptant des mesures ambitieuses, Le Monde, 23 juillet 2020.