Les brèves de l'ASEF - 30 mars 2023

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves :

– Les futures conférences auxquelles interviendra l’ASEF;

-Bref retour sur nos dernières actions ;
– Pesticides et métabolites dans l’eau potable;
– Une source inattendue de perfluorés…;
– Les produits capillaires peuvent contenir des produits dangereux ;
– Une conférence très instructive sur les conséquences des écrans sur la santé des enfants;
– Un article sur le blog des laboratoires Téane en collaboration avec l’ASEF, « Pourquoi s’intéresser aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse ? ».

Bonne lecture,
Prenez bien soin de vous et de vos proches.

 

Les futures conférences auxquelles interviendra l'ASEF

  • Visioconférence 30 mars

  • Soirée 13 avril

Le 30 mars, Visioconférence “Les grands enjeux de la santé environnementale” organisée par l’association de Santé Environnement 06. 

Le 13 avril à 19h, La maison de la Santé d’Eguilles, en partenariat avec la municipalité, invite l’ASEF à parler du sujet des perturbateurs endocriniens. 

Retour sur nos activités depuis février..

 

Le 8 février, Jacqueline Collard, présidente de l’association SERA, a représenté l’ASEF au lancement du projet de prototypage d’un dispositif de prévention sur les 1000 premiers jours, destiné aux parents non sensibilisés, par la Fondation Santé Environnement de la Mutuelle Familiale, à l’ARS AURA. 

Le 9 février, intervention d’Alain Collomb à la réunion publique organisée à Marseille par les collectifs et associations (« Respirer tue », « Cap Nord », « Alternatiba Marseille », « Stop Croisières ») dans le cadre de la Plainte collective contre la pollution de l’air et de l’eau liée à l’activité des navires dans le port de Marseille.

+ intervention de Pierre Souvet en visioconférence au « Club des maternités écoresponsables » du C2DS.

Le 17 février, l’ASEF était présente aux côtés de l’association SERA (Santé Environnement Rhône Alpes) sur le salon Primevère (37e salon-rencontres de l’écologie et des alternatives) à Lyon.

Le 21 février, réunion chlordécone de l’HAS. Participation du Dr Joël Spiroux.

Le 24 février, rencontre C2DS Bourgogne Franche-Comté, visioconférence par Pierre Souvet.

Le 1er mars, réunion chlordécone de l’HAS. Participation du Dr Joël Spiroux.

Le 7 mars, visioconférence organisée par le rectorat d’Aix-Marseille sur les pollutions environnementales à destination de collégiens.

Le 8 mars, Intervention du Dr Pfister Brigitte , « Environnement et santé de la femme » à la maternité de l’Etoile (Puyricard) organisatrice de la demi-journée sur la santé de la femme. 

Le 9 mars, réunion du Groupe Santé Environnement + visioconférence organisée par le rectorat d’Aix-Marseille sur les pollutions environnementales à destination d’élèves du primaire.

Le 14 mars, Formation en santé environnement des coordinateurs URPS PACA des CPTS de la région PACA  par le Dr Spiroux.

Le 23 mars, Evénement « environnement » au centre des congrès d’Aix-en-Provence,
Conférence-débat de Michal KURTYKA sur la transition écologique, organisé par le Rotary Club, tenue d’un stand par l’ASEF.

Les 23-24 mars, intervention de Pierre Souvet pour le certificat Environnement et Santé de l’école des Mines Paris Tech.

Le 28 mars, Soirée de prévention  santé environnement,  organisée par la CPTS Provence Santé  . Interventions de Corinne Mairie, diététicienne nutritionniste, et de Pierre Souvet.

Pesticides et leurs métabolites dans l’eau potable

En 2021 une enquête du Monde auprès des agences régionales de santé (ARS) révèle la contamination des ressources hydriques par les pesticides et leurs produits de dégradation, les métabolites, entrainant une non-conformité de l’eau potable chez 20% des Français en 2021 alors qu’elle était de 6% en 2020.

Comment expliquer cette variation brutale, l’usage des pesticides n’ayant pas varié dans cette proportion dans le même temps ?

Probablement par le fait qu’en 2021 les ARS ont surveillé, en plus des pesticides habituels, certains métabolites qui, jusque-là n’avaient pas été recherchés.

Or ces métabolites peuvent présenter, au même titre que la molécule mère une activité potentiellement dangereuse (métabolite pertinent) ou non (métabolite non pertinent).

La prise en compte récente de ces métabolites explique donc pourquoi l’eau potable en 2021 se révèle non conforme pour 20% des Français.

Il existe de plus une disparité selon les régions (65% pour les Hauts de France vs 5.1% en Occitanie), les territoires, avec des nombres de pesticides et de métabolites variables selon ces régions (145 en Ile de France, 514 en Hauts de France). Dans cette région, en particulier, 2 métabolites du Chloridazone n’ayant auparavant jamais été recherchés dépassent les limites de qualité chez 65% de la population.

De même en 2021, l’inclusion dans les mesures de l’ESA-metolachlore rend non conforme l’eau distribuée à 60% des habitants de la Mayenne. Or la Vmax de ce métabolite mesurée par l’ANSES est très largement supérieure à sa limite de qualité. Cependant le caractère fragile et parcellaire de ces études, pratiquées sur des séries faibles datant parfois de 1999 (calcul de la Vmax du S-Metolachlore).

Compte tenu de ce caractère incomplet des données et parcellaire de ces études, l’ANSES a choisi de proposer une valeur seuil unique de 0.9 microgramme/l pour les métabolites non pertinents, la valeur de 0.1 microgramme/l étant conservée pour les pesticides et les métabolites pertinents.

A noter qu’en 2021 et 2022 la firme Syngenta, productrice du S-Métolachlore a fourni à l’ANSES un dossier pour le réexamen du classement de la pertinence du métabolite ESA du S-Metolachlore dans les eaux de consommation. Sur la base de ces études (génotoxicité, cancérogénicité, perturbation endocrinienne et transformation potentielle dans la filière de traitement des eaux de consommation humaine) l’ESA-Metolachlore n’est plus classé comme métabolite pertinent et répond donc à la limite de qualité de 0.9 microgramme /l.

Cette décision rend donc conforme 97% des réseaux de distribution d’eau potable qui ne l’étaient pas auparavant pour ce métabolite, comme l’a calculé l’association Générations Futures.

A noter toutefois que l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a demandé une réévaluation du classement de la pertinence de ce métabolite quant à son caractère perturbateur endocrinien.

Ces études montrent donc l’importance de la présence dans l’eau de consommation humaine des pesticides et de leurs dérivés dans un modèle d’agriculture qui rend incontournable l’exposition à ces polluants.

L’eau en bouteille en plastique n’est cependant pas meilleure, exposant à une pollution au moins aussi importante par la présence de microplastiques avec les polluants qu’ils transportent et le caractère stagnant de cette eau une fois la bouteille ouverte.

Il nous reste donc, en tant que citoyen, à rester vigilant et à limiter ou à faire limiter l’usage de ces produits.

Dr Jean Lefèvre, cardiologue et porte-parole de l’ASEF.

 Le papier hygiénique, source inattendue de perfluorés !

 

La société américaine de chimie vient de montrer que le papier hygiénique contribue à la présence de substances perfluorés dans les eaux usées notamment en Europe. [1]

Les perfluorés sont des polluants persistants, qualifiés de polluants éternels, sont impliqués notamment dans la baisse de l’immunité, certains cancers, des troubles thyroïdiens

La voie alimentaire dont l’eau de boisson contribue à plus de 90% de l’exposition aux perfluorés (étude ESTEBAN SPF).

On peut les retrouver aussi dans les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les emballages alimentaires (notamment certains fast foods), les insecticides, et des tissus imperméables.

Pourquoi les retrouve-t-on dans le papier toilette ? Les PFAS pourraient être rajoutés lors du processus de fabrication qui convertit le bois en pâte, et le papier hygiénique recyclé pourrait être fabriqué à partir de fibres dérivées de matériaux contenant des PFAS.

Conclusion des auteurs de l’étude :

« Le papier hygiénique devrait être considéré comme une source potentiellement majeure de PFAS entrant dans les systèmes de traitement des eaux usées. »

Pierre Souvet, président de l’ASEF.

Les produits capillaires peuvent contenir des produits dangereux

 

L’étude SISTER, comparant des sœurs utilisant ou pas ces produits, a étudié leurs liens éventuels avec le cancer de l’utérus [2], de l’ovaire [3] et du sein [4].

Les participantes à l’étude sur les sœurs (n = 46 709), des femmes âgées de 35 à 74 ans, ont été inscrites entre 2003 et 2009 (produits capillaires au cours des 12 mois précédents, y compris des teintures capillaires ; lisseurs, défrisants ; et permanentes.

Les principaux résultats sont

  • Cancer de l’utérus: L’utilisation souvent contre jamais de produits de lissage au cours des 12 mois précédents était associée à des taux d’incidence du cancer de l’utérus plus élevé (RR = 1,80).

L’association était plus forte lorsque l’on comparait l’utilisation fréquente (supérieure à 4 fois au cours des 12 derniers mois) à l’absence d’utilisation (Risque Relatif * 2,55).

  • Cancer de l’ovaire:  L’utilisation de l’un des produits capillaires examinés au cours de l’année écoulée n’a pas été associée à un risque de cancer de l’ovaire. 

Cependant, l’utilisation fréquente (supérieure à 4 fois par an) de lisseurs/défrisants ou de produits pressants au cours de l’année écoulée était associée à un risque accru de cancer de l’ovaire (HR = 2,19)

  • Cancer du sein:  L’utilisation de colorants permanents était associée à un risque de cancer du sein 45 % plus élevé chez les femmes noires (HR = 45%) et à un risque 7 % plus élevé chez les femmes blanches (HR = 7%);

Pour une utilisation chez les adolescents, l’utilisation fréquente de lisseurs et les permanentes étaient associées à un risque plus élevé de cancer du sein préménopausique (HR = 2,1 * le risque, HR = +55%, respectivement), mais pas de cancer du sein postménopausique [5].

Les produits capillaires contiennent plus de 5 000 produits chimiques ( 6 , 4 ), y compris ceux qui ont des propriétés mutagènes et perturbatrices endocriniennes telles que sous forme d’amines aromatiques.( 7– 8  )

On peut retrouver par exemple des cyclosiloxanes, des parabènes, des phtalates, des nonylphénols, formaldéhyde, etc. 

Par exemple, des constituants des colorants, tels que le sulfate de 2,4-diaminoanisole et la para-phénylènediamine, se sont avérés induire des tumeurs dans la glande mammaire des rats.( 9 , 10)

D’autres amines aromatiques, y compris le 4-aminobiphényle -(ABP) peut atteindre le tissu mammaire ; 

Nous vous conseillons d’utiliser les applications qui peuvent être une aide très intéressante pour bien choisir (Incy beauty, Clean beauty, Quelproduit). Repérez bien les labels : Cosmebio, Nature et progrès, NaTrue, BDIH. Et choisissez des colorations 100% végétales.

Dr Pierre Souvet, cardiologue et président de l’ASEF

« Ecrans : notre santé en danger ? » Une conférence du Dr Servane Mouton.

Dr Servane Mouton est Docteur en médecine, neurologue et neurophysiologiste, spécialisée en en psychopathologie des apprentissages et titulaire d’un Master 2 en Neurosciences. Elle s’intéresse particulièrement au neuro-développement normal et à ses troubles, ainsi qu’aux liens entre santé et environnement.

Dans ce billet paru sur le blog de Mediapart, Dr Servane Mouton fait un constat alarmant sur l’exposition des enfants aux écrans [12] :

« Les enfants de moins de 3 ans passent en moyenne 1h22 par jour devant la télévision, les plus de 15 ans 5 heures face aux écrans ! Les conséquences délétères sur la santé sont multiples : Troubles du neuro-développement, du sommeil, maladies cardio-vasculaires, contenus inappropriés… Un état des lieux s’impose ! C’est ce que fait la vidéo diffusée ici en « avant-première ». Il est urgent d’agir ! ».

Lien vers la conférence en ligne

Pourquoi s’intéresser aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse ?

 

 

L’ASEF a contribué à la relecture de cet article sur le blog de la marque de cosmétiques, les laboratoires Téane. [11].

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ? C’est une substance chimique synthétique ou naturelle présente dans l’environnement qui modifie l’action de nos organes qui produisent les hormones. Selon l’OMS, les perturbateurs endocriniens ont « un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations« . 

[…]

Dans cet article, vous trouverez toutes vos réponses à vos questions sur ce sujet : Comment agissent-ils ? Leurs effets sur les humains ? A quelle période de la vie sont-ils les plus dangereux ? Comment s’en protéger ? Où se cachent -ils ?…

Les Drs Pfister et Souvet de l’ASEF (Association Santé Environnement France), vous apporte des explications et des conseils pour vous éclairer sur les perturbateurs endocriniens.

Lien vers l’article en ligne

AGENDA

 

Le 31 mars, Dr Brunet-Possenti et Dr Nguyen, membres de l’ASEF, vont assister aux Assises de la santé environnementale parisiennes, à Paris.

Le 13 avril, conférences et échanges sur le thème : « Qualité de l’air et mobilité décarbonée : enjeux et solutions pour nos territoires » organisées par le Cerema Méditerranée (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

Le 25 avril, Conférence organisée par le Rotary de Marignane sur les grands enjeux de Santé Environnement.

SOURCES

[1] Jake T. Thompson, Boting Chen, John A. Bowden et al., Per- and Polyfluoroalkyl Substances in Toilet Paper and the Impact on Wastewater Systems, Environmental Science & Technology Letters, DOI: 10.1021/acs.estlett.3c00094, https://pubs.acs.org/action/showCitFormats?doi=10.1021%2Facs.estlett.3c00094&href=/doi/10.1021%2Facs.estlett.3c00094

[2] Che-Jung Chang, PhD, Katie M O’Brien, PhD, Alexander P Keil, PhD et al., Use of Straighteners and Other Hair Products and Incident Uterine Cancer, JNCI: Journal of the National Cancer Institute, Volume 114, Issue 12, December 2022, Pages 1636–1645, https://doi.org/10.1093/jnci/djac165

[3] White AJ, Sandler DP, Gaston SA, et al., Use of hair products in relation to ovarian cancer risk. Carcinogenesis. 2021 Oct 5;42(9):1189-1195. doi: 10.1093/carcin/bgab056. PMID: 34173819; PMCID: PMC8561257. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34173819/

[4] Eberle CE, Sandler DP, Taylor KW, et al., Hair dye and chemical straightener use and breast cancer risk in a large US population of black and white women. Int J Cancer. 2020 Jul 15;147(2):383-391. doi: 10.1002/ijc.32738. Epub 2019 Dec 3. PMID: 31797377; PMCID: PMC7246134. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31797377/

[5] White AJ, Gregoire AM, Taylor KW, Eberle C, Gaston S, O’Brien KM, Jackson CL, Sandler DP. Adolescent use of hair dyes, straighteners and perms in relation to breast cancer risk. Int J Cancer. 2021 May 1;148(9):2255-2263. doi: 10.1002/ijc.33413. Epub 2020 Dec 14. PMID: 33252833; PMCID: PMC7969396. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33252833/

[6] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28954289/

[7] Turesky RJ, Freeman JP, Holland RD, et al. Identification of aminobiphenyl derivatives in commercial hair dyes. Chem Res Toxicol. 2003 Sep;16(9):1162-73. doi: 10.1021/tx030029r. PMID: 12971805. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12971805/

[8] Stiel L, Adkins-Jackson PB, Clark P, et al., A review of hair product use on breast cancer risk in African American women. Cancer Med. 2016 Mar;5(3):597-604. doi: 10.1002/cam4.613. Epub 2016 Jan 15. PMID: 26773423; PMCID: PMC4799949. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26773423/

[9] Rojanapo W, Kupradinun P, Tepsuwan A, et al., Carcinogenicity of an oxidation product of p-phenylenediamine. Carcinogenesis. 1986 Dec;7(12):1997-2002. doi: 10.1093/carcin/7.12.1997. PMID: 3779896. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/3779896/

[10] Evarts RP, Brown CA. 2,4-diaminoanisole sulfate: early effect on thyroid gland morphology and late effect on glandular tissue of Fischer 344 rats. J Natl Cancer Inst. 1980 Jul;65(1):197-204. PMID: 6930514. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/6930514/

[11] https://teane.com/blogs/infos/perturbateurs-endocriniens-et-grossesse

[12] https://blogs.mediapart.fr/emmanuel-prados/blog/020323/ecrans-et-sante-il-est-urgent-d-agir