Les brèves de l'ASEF - 18 juillet 2023

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves :

-Bref retour sur nos dernières actions ;

Invitation « L’influence du vert et du bleu en santé » ;
– Retour sur l’Audition à l’assemblée nationale de l’ASEF par le Dr Emeline Lagrange;
– Biodiversité et Santé – Stratégie régionale pour la Biodiversité / Pays de la Loire – Dr Lylian Le Goff;
– Les assises nationales de la biodiversité.

Bonne lecture,
Bel été et prenez bien soin de vous et de vos proches.

 

Retour sur nos dernières activités

Le 12 juin, Dr Michel Sciara a représenté l’ASEF à la réunion de lancement du 4ème plan régional de santé environnement 2022-2027 (Marseille). 

Le 14 juin, cycle de conférence « grand enjeux » – One Health –  aux étudiants de l’Ecole des Mines Paris Tech. 

Le 15 juin, congrès ANPDE à Lille avec l’intervention de Pierre Souvet

Le 21 juin, Pierre Souvet est intervenu lors d’une visioconférence sur les enjeux santé environnement à la DREETS (direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités AURA).

Le 22 juin, Dr Spiroux a représenté l’ASEF à la 7ème réunion du groupe de suivi « Recherche-données » du PNSE4.

Le 23 juin, réunion du groupe formation du GSE du PNSE4

Le 27 juin, colloque annuel Alliance Santé Biodiversité à la maison des vétérinaires à Paris

Le 30 juin, Pierre Souvet a été invitée à la Table ronde sur la thématique suivante : « Une seule santé (One Health) : quel défi pour la santé et l’environnement ? » lors du séminaire organisé par « FREDON », un réseau d’experts au service de la santé du végétal, de l’environnement et des Hommes.

Du 5 au 7 juillet, 13e assises de la biodiversité à Marseille. Intervention de Pierre Souvet le 5 juillet sur le concept de « One Health ».

Le 5 juillet, le Dr Emmeline Lagrange neurologue au CHU de Grenoble, Responsable du Centre de Référence Rhône-Alpes des Maladies Neuromusculaires Rares Adultes, représentera l’ASEF à une audition en visioconférence par la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée nationale sur une mission flash sur les maladies neurodégénératives.

Le 6 juillet, Intervention de Pierre Souvet sur « les enjeux de santé liés à la pollution plastique » aux Assises de la biodiversité à Marseille, aux côtés de la Fondation Tara.

« L’influence du vert et du bleu en santé »

 

Med’aide INTER URPS, en partenariat avec l’ASEF, souhaite soutenir l’intégration de la démarche éco responsable au sein des cabinets médicaux et para médicaux en l’abordant notamment par l’avantage qu’elle présente en termes de qualité de vie au travail pour le soignant.
Un cycle de 5 visio conférences réservées aux professionnels de santé libéraux de PACA est proposé afin que vous puissiez :
• Vous approprier les enjeux et les solutions en lien avec l’intégration d’une démarche éco responsable au sein du cabinet de santé,
• Adopter l’approche en co-bénéfices de la démarche éco responsable « gagnant gagnant » en termes de santé environnement.

Deux visioconférences ont déjà eu lieu. La prochaine se tiendra le 28 septembre 2023 (information à suivre).

Vous êtes invité (e) à la journée écoresponsable au cabinet qui a pour thème: « L’influence du vert et du bleu en santé » le samedi 14 octobre 2023 de 9h à 16h30 (Inscription ci-dessous)  l’Espace Duby à Eguilles (13).

 

Pré-programme>>

Inscriptions>>

Retour sur l’Audition à l’assemblée nationale de l’ASEF par le Dr Emeline Lagrange

Le 5 Juillet 2023, dans le cadre de la Mission des Affaires Sociales pour l’Evaluation du Plan Maladies Rares maladies Neurologiques Dégénératives, le Dr Emeline Lagrange neurologue responsable du centre de Références des maladies rares neuromusculaires du CHU De Grenoble et membre du club des neurologues de l’environnement a représenté l’ASEF.

Etaient auditionnés le Pr Pariente du CHU DE Toulouse-Purpan en présence des députés Sandrine Josso, Laure Lavalette, Servane Hugues.

La prévention des maladies neurodégénératives (Sclérose Latérale Amyotrophique, Alzheimer, Parkinson) a d’emblée été évoquée. Pour rappel, on note 225 000 nouveaux cas d’Alzheimer par an en France.

– nécessité de lutter contre la pollution de l’air pour éviter le risque en rappelant les liens entre cognition, AVC et pollutions aux particules fines (combustion, chauffage au bois, particules liées au freinage …)

– mesures de prévention sur l’exposition aux pesticides qui peut toucher les agriculteurs mais aussi les riverains d’exploitations agricoles ; la maladie de Parkinson est une maladie professionnelle de l‘agriculteur.

A ce titre les distances de protection des riverains lors d’épandages de pesticides sont fixées de 5 à 20 mètres selon le produit et la culture, alors qu’on peut être évidemment exposé à une distance supérieure (INSERM, Générations Futures). [1]

-Les traumatismes cérébraux lors de pratique sportive (boxe, football américain …)

En prévention primaire

-nécessité de développer des stratégies d’adaptation du fonctionnement cérébral ou remédiation cognitive autour de la ménopause et de l’andropause (activités physiques en plein air ou d’équilibre ETP pour bien vieillir). On sait que la baisse des œstrogènes à la ménopause chez la femme favorise un déclin cognitif.

-lutter contre le risque vasculaire (malbouffe, sport sur ordonnance, ordonnance nature…)

En prévention secondaire

-la mise en place d’une solidarité de voisinage ou aide informelle sur le modèle canadien. En France 12% de la population souffre d’isolement social.

– Toutes ces mesures nécessitent une coordination locale au plus près des patients. Les CPTS, associations mairies, départements paraissent des relais efficaces pour maintenir le lien social et sanitaire.

Ont été évoqués également :

-les mesures de prévention santé pour les aidants (espérance de vie raccourcie de 15 ans) et les auxiliaires de vie, le besoin de séjour de répit inscrit dans le droit, de structures dédiées aux personnes jeunes.

– le besoin de rendre du temps aux soignants avec des bases de données à remplir par des ARC, le besoin d’une recherche accès sur la prévention et les différences femmes/hommes.

-la difficulté de l’accès aux soins et au diagnostic « au bon endroit au bon moment », l’accès médicament…

La perception de retour sur investissement par la prévention est primordiale. L’écoute de la commission a semblée excellente et le dialogue avec le Pr Pariente très confraternel.

Dr Emeline LAGRANGE

Biodiversité et Santé

Stratégie régionale pour la Biodiversité / Pays de la Loire

 

  • La Biodiversité au cœur de la santé globale

Ici, lorsque l’on parle de santé en relation avec la biodiversité, il s’agit de considérer, d’une part la composante préventive de la santé et d’autre part que lorsque l’on se préoccupe de préserver la biodiversité on œuvre aussi en faveur de la prévention sanitaire.

Il s’agit de penser l’écologie de la santé selon le concept One Health « une seule santé » qui signifie clairement l’interdépendance de notre santé avec la santé des animaux sauvages et domestiqués, des plantes et la préservation des écosystèmes, biodiversité et climat.

  • Macro et micro – biodiversité

– La biodiversité est tellement mise à mal par des facteurs anthropiques que l’on parle de sixième extinction en cours ; or les atteintes visibles portées à la macro-biodiversité (réduction, voire disparition d’un nombre croissant d’espèces) sévissent également au niveau de la micro-biodiversité avec, notamment, des conséquences épidémiques redoutables (au moins six zoonoses pandémiques en une vingtaine d’années : SIDA, H1N1, EBOLA, SRAS, ZICA, MERS, jusqu’à la crise sanitaire du Covid-19).

Cette micro-biodiversité est constituée de divers organismes microscopiques organisés en microbiotes symbiotiques : échanges à bénéfice mutuel avec un environnement spécifique dont le bon fonctionnement en dépend (sols, plantes, animaux et humains).

– Ces microbiotes fonctionnent en continuum et conditionnent cette interdépendance sanitaire de l’homme avec celle des animaux, des plantes et des sols.

Porter atteinte à l’une de ces composantes (par des agents physiques comme l’artificialisation des sols, les déforestations, les monocultures, les conditions concentrationnaires d’élevages, etc … ; ou chimiques comme avec les engrais de synthèse, les pesticides, les biocides, les polluants industriels, etc …), c’est déséquilibrer ce continuum et la physiologie des espèces qui dépendent l’une de l’autre pour leur propre équilibre et nutrition.

– Des preuves scientifiques remarquables des bienfaits pour notre santé de vivre au contact de la nature et des espaces verts en villes sont apportées par l’étude de la prévalence des maladies et de la mortalité réduites dans des proportions de 30% et par l’étude de l’amélioration des microbiotes d’enfants bénéficiant de la renaturation des cours de leur école.

Et l’on sait que les perturbations de notre microbiote intestinal favorisent nombre de maladies chroniques dites civilisation (obésité, diabète, syndrome métabolique et maladies cardiovasculaires, maladies neuro dégénératives, troubles mentaux, allergies …) ; expérimentalement, la transplantation de microbiote sain améliore ces maladies.

– La biodiversité est notre assurance vie : l’ignorer nous condamne à subir cette répétition de coups de boomerangs sous forme de calamités climatiques et de zoonoses pandémiques très révélatrices de notre imprévoyance, de nos fragilités et surtout de notre irresponsabilité pour maltraiter la biodiversité dont nous ne sommes qu’une composante.

Il en résulte des préconisations elles-mêmes interdépendantes qui nécessitent une approche cohérente, coordonnée et transversale.

  • Piste d’actions biodiversité et santé dans les territoires :

– Au niveau de la Région : se doter d’un Schéma régional de prévention « Une Seule Santé » dans le cadre du contrat de plan État-région (CPER) et du contrat de relance et de transition écologique (CRTE) ayant intégré les dimensions de santé globale, avec les deux volets institutionnels existants : Schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) et des plans régionaux de santé environnement (PRSE).

Au niveau des collectivités territoriales (Établissement public de coopération intercommunale; Intercommunalité; Parc naturel régional) : se doter d’un Diagnostic local santé environnement (DLSE) suivi de plans d’actions santé environnement et de préservation de la biodiversité, adaptés à chaque bassin de vie, en fonction d’indicateurs du territoire (exposome ; état de santé de la population ; démographique et socio-économiques) et d’indicateurs économiques (évaluation du coût de l’inaction faute de prévention et des externalités négatives laissées à la charge de la collectivité ; parvenir à une transparence des bilans RSE) ; l’intérêt de cette démarche territorialisée est de renforcer les données épidémiologiques et la réduction des inégalités sociales en santé environnement.

– Nécessité :

. de formations en Santé environnementale (SE) adaptées aux acteurs (élus, fonctionnaires et agents territoriaux, professionnels de santé, corps de métiers) ;

. d’une volonté politique ;

. d’un cadrage législatif et réglementaire de nouvelles compétences en SE des territoires.

Lylian Le Goff, médecin environnementaliste.

Les assises nationales de la biodiversité

 

Les assises nationales de la biodiversité ont eu lieu à Marseille les 5 et 6 juillet et ont attirés près de 1 400 participants.

L’ASEF a été invitée à deux sessions présidées et Maud Lelièvre et Florence Clap, respectivement présidente du comité français de l’union internationale de la conservation de la nature (UICN) et responsable des politiques de la biodiversité.

L’UICN est la plus grande et la plus ancienne des organisations globales environnementales au monde. L’ASEF est alliée du comité français au sein de l’alliance santé biodiversité.

Deux sujets étaient évoqués : « une seule santé » (« One Health »), qui montre l’interdépendance entre les santé animales, végétales humaines et l’équilibre des écosystèmes.

Benoit Assemat, Isabelle Martel (vétérinaires) et Gilles Pipien (Humanité et biodiversité) ont complété mes propos sur les liens avec la santé humaine.

La deuxième session avait pour objet la diminution des pollutions plastiques et les initiatives mises en place par les collectivités pour les réduire.

Cet évènement était proposé par la Fondation TARA Océan avec qui nous collaborons, la Compagnie Nationale du Rhône et l’Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves, initiateurs de la charte « Fleuve sans plastiques ».

Sur le plan sanitaire j’ai évoqué les études [2] utilisant des organismes modèles indiquant que l’ingestion de microplastiques pourrait nuire aux organismes via :

  • leur présence physique (effets abrasifs entraînant une inflammation, un stress oxydatif et une cytotoxicité)
  • leur charge chimique (lixiviation d’additifs ou de produits chimiques adsorbés de l’environnement entraînant une toxicité pour la reproduction et le développement ou invoquant une réponse immunitaire)
  • leurs communautés microbiennes (agents pathogènes provoquant une infection, une dysbiose intestinale ou des microbes résistants aux antimicrobiens pénétrant dans le corps)
  • lien entre l’inhalation de fibres plastiques et les maladies respiratoires, l’inflammation et le stress oxydatif.

Une étude du BOSTON collège évoque un chiffre aux Etats unis de 920 millions de dollars pour leur effets sanitaires [3] :

Ann Glob Health. 2023; 89(1): 23. Published online 2023 Mar 21. doi: 10.5334/aogh.4056 Credit: Designed in 2022 by Will Stahl-Timmins.

 

Pierre Souvet, président de l’ASEF

AGENDA

 

Le 26 juillet, intervention de Pierre Souvet et Alain Collomb à Radio Galère (Marseille) pour parler de l’association et de ses projets.

Le 19 septembre, Rencontres Kéwalé « Perturbateurs endocriniens : un cocktail explosif ! » au Château de la Buzine, (Marseille) – Intervention de l’ASEF.

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Les 21, 22 et 23 septembre, Journées Santé Environnementale à Nancy par FMC Action. Intervention Pierre Souvet.

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Le 28 septembre : Visioconférence Med’aide par le Dr Alice Baras «Intégration des critères d’achat responsable et démarche d’écoprescription ».

SOURCES

[1]https://agriculture.gouv.fr/distances-de-securite-pour-les-traitements-phytopharmaceutiques-proximite-des-habitations

[2] Blackburn K, Green D. The potential effects of microplastics on human health: What is known and what is unknown. Ambio. 2022 Mar; Epub 2021 Jun 29. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34185251/

[3] Landrigan PJ, Raps H, Cropper M, et al., The Minderoo-Monaco Commission on Plastics and Human Health. Ann Glob Health. 2023 Mar 21; https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36969097/