Les brèves de l'ASEF du 25 janvier 2019

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves : un résumé du compte-rendu du Dr Homeyer, neurologue à Aubenas, qui a assisté au congrès RISE (Rencontres Internationales Santé Environnement) organisé par Dr Reis en novembre 2018 à Strasbourg ; la présentation de la brochure éditée par l’association « Humanité et Biodiversité » en collaboration avec l’ASEF, et l’actualité de santé environnementale en bref. Bonne lecture !

Congrès RISE

  1. Neurotoxicologie

Le plomb interviendrait en favorisant la rupture de la barrière hémato-encéphalique et en activant la microglie. Le fer, le sélénium, la minocycline serait susceptibles d’interagir avec les mécanismes impliqués dans la toxicité du plomb.

  1. Nanoparticules (NP)

Des études de toxicologie montrent que les NP peuvent avoir de multiples conséquences en fonction de leur composition, de leur forme, de leur taille : cytotoxicité, inflammation, stress oxydatif, anomalies du DNA, modifications transcriptionnelles de voies biologiques. Certaines formes de nanotubes pourraient être carcinogènes pour les humains. Des procédés chimiques peuvent améliorer leur biocompatibilité et leur biodégradabilité pour l’utilisation en biomédecine. 

  1. Exposition occupationnelles et environnementales

Des études expérimentales chez les rats et in vitro ne mettent pas en évidence d’effet carcinogène, mutagène ou génotoxique des émissions de moteurs diesel répondant aux critères de l’US EPA 2007. Aucune étude épidémiologique n’a porté sur les conséquences des émissions diesel des nouveaux moteurs.

Chez les jeunes lapins dont la mère a été exposée à des particules de diesel pendant la gestation, sont observés des dépôts de NP au niveau des structures olfactives, une diminution de la sensibilité olfactive, des perturbations des neurotransmetteurs au niveau du bulbe olfactif et du cerveau. Les perturbations au niveau du système dopaminergique persistent à l’âge adulte. Une exposition aux particules de diesel pendant la gestation pourrait conduire à des maladies neurodégénératives.

  1. Bio-aérosols et aérosols minéraux

Des outils sont à l’étude pour mesurer la présence de micro-organismes au niveau de l’air intérieur et au niveau des filtres utilisés pour les unités de traitement de l’air.

  1. Dioxines et congénères

En 1976, l’explosion de Seveso (Italie) a contaminé une importante zone habitée au TétraCloroDibenzo-p-Dioxin (TCDD ou dioxine) a confirmé le rôle de perturbateur endocrinien des dioxines en particulier sur le système reproducteur ; leurs effets étant plus importants après une exposition dans l’enfance.

  1. Perturbateurs endocriniens (PE)

Les PE sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle, étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement des systèmes endocriniens (ceux des œstrogènes, des hormones thyroïdiennes, des stéroïdes, et des androgènes) et induire ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants. Ils peuvent agir à tous les niveaux : synthèse, sécrétion, transport, métabolisme, action. Les PE peuvent intervenir sur les récepteurs nucléaires des hormones, par exemple ceux impliqués dans l’adipogénèse, la prise de poids ou les niveaux d’insuline. Le moment de l’exposition est très important. Chez le fœtus, les hormones thyroïdiennes ont un rôle capital sur le développement du cerveau. Les PE peuvent avoir diverses conséquences : diminution du QI, obésité de l’enfant et de l’adulte, diabète, cancer du testicule, cryptorchidie, autisme, endométriose, diminution de la fertilité.

Les effets psychiatriques des œstrogènes et des progestatifs synthétiques ont été étudiés à partir de la cohorte HHORAGES (halte aux hormones artificielles pour les grossesses).  Parmi les 1002 enfants exposés à des oestrogènes en période pré-natale, 619 présentent des troubles psychiatriques, et parmi les 62 exposés à des progestatifs synthétiques, 49. L’exposition au diéthylstilbestrol pré-natal est associée à des processus épigénétiques.

  1. Maladies et facteurs de risque environnementaux

Des données récentes suggèrent une interaction entre les gènes et l’environnement dans la survenue de la sclérose en plaques (SEP). L’étude d’une cohorte de 30 000 familles canadiennes a montré que sexe ratio de la SEP a changé pour les patients nés après 1970. Il est actuellement de 3/1, alors qu’il était de 1,8/1. L’augmentation de la maladie chez les femmes, en si peu de temps, est très probablement en rapport avec des facteurs environnementaux.

La survenue de la maladie de Parkinson (MP) augmente avec l’âge. En France, en 2015, 170 000 personnes étaient atteintes de la MP, en 2030, on estime le nombre de personnes atteintes à 260 000, soit une augmentation de 56 %, en rapport avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie.

Des facteurs environnementaux interviennent dans la survenue de la maladie, probablement bien avant sa survenue. La vie en milieu rural et l’exposition professionnelle aux pesticides (en particulier organochlorés, paraquat, roténone) sont associées à une augmentation du risque de développer une MP. En France, depuis 2012, la MP est reconnue comme une maladie professionnelle chez les agriculteurs.

Le projet PePiTa a pour objectif de déterminer si l’exposition environnementale aux pesticides et à la pollution atmosphérique peut être en lien avec la survenue de troubles du spectre autistique (TSA) : première étude en Europe qui pourra permettre de mieux comprendre les déterminants environnementaux dans les TSA.

  1. Pollution atmosphérique

L’usage de la bicyclette et des autres véhicules à propulsion humaine permettrait de diminuer la pollution de l’air. Beaucoup de transports effectués en voiture pourraient se faire en vélo. Il faut promouvoir l’usage de la bicyclette partout en France et créer des voies rapides réservées à son usage (avec feux de croisement synchronisés par exemple). Les maisons passives diminuent le besoin de chauffage. La permaculture est une technique qui permet de produire en dépensant beaucoup moins d’énergie.

Pour lire le compte-rendu complet du Dr Homeyer, vous pouvez le consulter ICI

L’association Humanité et Biodiversité a sorti une brochure « santé et biodiversité : tout est lié », avec le concours de l’Agence Française pour la biodiversité, France Nature Environnement et l’ASEF. Elle a pour but de mettre en avant liens riches et complexes de la santé et de la biodiversité. Vous pouvez la consulter ICI

En bref, dans l’actualité :

  • L’interdiction des pesticides de synthèse aux particuliers à partir du 1er janvier 2019. L’achat, l’usage et le stockage sont désormais interdits aux jardiniers amateurs. Un retraitement est normalement prévu pour ces produits.
  • L’ANSES a publié le 23 janvier un rapport d’évaluation de risques liés aux substances chimiques présentes dans les couches pour bébé. Celui-ci montre qu’aucune marque n’est exempte de produits indésirables. Nous demandons la plus grande transparence et que les industriels publient les résultats des prélèvements. [1]

Avant de clore ces brèves, nous vous rappelons que l’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse et vous invitons à signer et à diffuser l’appel autour de vous : https://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Petit point agenda :

L’ASEF sera présente au premier salon-conférences dédié à la prévention en santé organisé par SPP Santé, à Bordeaux, les 31 janvier et 01 février 2019. Dr Cotinat, gastro-entérologue et Dr Souvet y interviendront. Le programme et les inscriptions sont disponibles ICI

Nous vous donnons rendez-vous le 07 février 2019 pour les prochaines brèves, 

D’ici là portez-vous bien

Le Club des 10 de l’ASEF