Les brèves de l'ASEF du 16 mai 2019

Bonjour à toutes et à tous,

Au menu de ces brèves, nous parlerons des substances chimiques présentes dans les textiles, cuirs, fourrures et peaux et de l’actualité de santé environnement en bref. Bonne lecture !

RÉGLEMENTATION  PLUS STRICTE POUR L’INDUSTRIE DE L’HABILLEMENT

L’ANSES (Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et l’Agence suédoise des produits chimiques (KEML), ont adressé conjointement une proposition de restriction des substances sensibilisantes dans les articles textiles, cuirs, fourrures et peaux, comme énoncée par la réglementation européenne des produits chimiques (REACH), à l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA).[1]

1 000 substances sensibilisantes cutanées et 25 de la famille des colorants dispersés servant à teindre les fibres artificielles ou synthétiques, également sensibilisantes et ayant une toxicité environnementale, sont concernées. [2]

Parmi celles-ci, on trouve les composés du chrome VI, du nickel, du cobalt, le formaldéhyde ou encore la 1.4 paraphénylène diamine PPD.

Pour le diisocyanate de toluène (TDI), la réduction ou la suppression de la présence de cette substance passera par une mise en œuvre de meilleures pratiques de production.

Pour rappel, le TDI est une matière première principalement utilisée dans la fabrication de mousses polyuréthanes souples (siège automobile, matelas, rembourrage, matelassage, emballage…) mais aussi rigides (réservoir de stockage, tuyauterie, équipement de réfrigération…).

Il s’utilise également pour la fabrication d’autres produits polyuréthanes utilisés comme adhésifs, matières plastiques, peintures, enduits, revêtements, élastomères (semelle de chaussure, fibres synthétiques…). L’exposition chronique au TDI peut être à l’origine d’un asthme professionnel, ainsi que d’un déclin accéléré de la fonction respiratoire.

De possibles effets génotoxiques et cancérogènes sont en cours d’exploration.

Concernant les 25 substances de la famille des colorants dispersés, les plus allergisants sont les colorants azoïques.  40% des textiles fabriqués en Asie du Sud Est en contiendraient.

Enfin le fumarate de diméthyle, utilisé comme anti-fongicide, et massivement utilisé en Chine, est responsable d’eczémas de contact sévères. Soyez vigilants, malgré son interdiction depuis 2009, il peut être encore retrouvé. Donc choisissez des sites internet de confiance.

 

Pour conclure, le seul tissu sans allergènes serait le tissu biologique écru cultivé sans pesticides, non teint non blanchi cousu avec du fil « Bio ». Tournez-vous dans ce cas vers le label GOTS (Global Organic Textile Standard) le plus exigeant. Il intègre toutes les étapes de transformation textile : la fibre brute doit être certifiée en agriculture biologique et tout le processus de transformation doit respecter des critères environnementaux et sociaux.

Le label Oeko Tex de plus en plus présent dans l’industrie du textile pour des vêtements plus abordables financièrement, quant à lui, certifie l’absence de substances nocives donc la non toxicité des textiles et colorants. Il tient compte des réglementations légales importantes telles que les produits colorants azoïques, le formaldéhyde, le pentachlorophénol, le cadmium, le nickel, etc. interdits et des nombreux produits chimiques nocifs pour la santé, même s’ils ne sont pas encore réglementés par la loi. Tous les tissus sont concernés y compris ceux synthétiques plus polluants en amont.

En bref, dans l’actualité 

Le 13 mai, Bayer a été condamné une troisième fois à verser 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) de dommages compensatoires et punitifs à un couple atteint d’un lymphome non-hodgkinien, affirmant que le Roundup (ou glyphosate) est à l’origine de celui-ci. Bayer continue à clamer haut et fort l’innocuité de son produit. Ils doivent pour autant faire face à plus de 13 000 actions en justice outre-Atlantique.

Avant de clore ces brèves, nous vous rappelons que l’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse et vous invitons à signer et à diffuser l’appel autour de vous : https://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Petit point agenda :

Le  22 mai : Dr Lefèvre, porte-parole de l’ASEF, interviendra sur la pollution de l’air intérieur auprès des adhérents de la MGEN à Ajaccio.

Dr Souvet, président de l’ASEF, se rendra, ce même jour, à l’invitation de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, pour deux jours de séminaire, où tous les sujets de santé environnement seront abordés.

Le 23 mai Dr Lefèvre, sensibilisera des chargés de prévention de la Mutualité française à la santé environnementale, à Ajaccio.

Le 25 mai : Dr Guinoun, pédiatre et membre de l’ASEF, interviendra à Arles, à une « guinguette des paroles » sur le thème santé et environnement, organisée par le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Rhône – Pays d’Arles.

Le 27 mai : Dr Collomb,  médecin généraliste et président de l’ASEP, se rendra à la réunion du comité territorial Est des Bouches-du-Rhône, à Marseille.

Nous vous donnons rendez-vous le 30 mai 2019 pour les prochaines brèves, 

D’ici là portez-vous bien

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

[1] https://www.anses.fr/fr/content/allergies-cutan%C3%A9es-restreindre-les-substances-chimiques-dans-les-textiles-cuirs-fourrures-et

[2] « Approche de gestion des risques pour le N-[4-[(2-hydroxy-5 méthylphényl) diazènediyl]phényl]acétamide(Disperse Yellow 3) » Numéro de registre du Chemical Abstracts Service (no CAS) : 2832-40-8, Environnement Canada Santé Canada, Mars 2017, https://www.ec.gc.ca/ese-ees/default.asp?lang=Fr&n=0F6111A3-1