Le verre ne relargue pas de microplastiques ; les emballages en plastique, certaines peintures ­polymères et des revêtements polymères, si.

Le 20 juin, l’ANSES a communiqué sur une étude portant sur la présence de microplastiques dans des contenants pour boissons, sous le titre ”Les boissons dans des bouteilles en verre contiennent plus de microplastiques que dans d’autres contenants” largement repris dans les médias. Les associations environnementales et de santé demandent à l’ANSES de réviser et nuancer sa communication, qui en l’état crée la confusion chez les consommateurs.

Retrouvez le communiqué de presse…

Le verre ne relargue pas de microplastiques ; les emballages en plastique, certaines peintures ­polymères et des revêtements polymères, si.
Réaction à l’étude de l‘ANSES sur les microplastiques dans les contenants pour boissons

Une contamination due aux polymères des capsules

L’étude permet de mieux comprendre à quel point le plastique est présent dans tous les éléments de l’emballage sous des formes insoupçonnées du grand public.

Elle révèle en effet, une information peu connue, qui démontre qu’une contamination peut être due aux capsules métalliques, et plus précisément à la peinture les recouvrant, ou encore au joint qui assure l’étanchéité de la capsule. Peinture et joint sont des polymères artificiels, autrement dit des plastiques.

Une communication maladroite au regard des résultats plus nuancés

Mais en tirant des conclusions comparatives entre la contamination des bouteilles en verre et les bouteilles en plastique proprement dites, le propos dépasse les résultats scientifiques.

En effet, l’article évoque des résultats très variables, selon les études scientifiques, sur la contamination des bouteilles en plastique par les microplastiques. À titre d‘exemple, une étude américaine de janvier 2024 évoque jusqu’à 240 000 particules de plastique par litre d’eau en bouteille plastique testé[1]. Et une étude d’Agir pour l’environnement d’août 2024[2] conclut que des dizaines de fragments sont présents dans du Coca ­Cola et du Schweppes en bouteille plastique.

Par ailleurs, l’étude de l’ANSES n’inclut ni les microplastiques inférieurs à 30 µm ­micromètres­, ni les nano plastiques, qui à l’inverse sont souvent détectés dans les études portant sur les bouteilles en plastique, et qui peuvent poser un risque de santé supérieur puisque leur taille les rend plus facilement assimilables.

Comparer les microplastiques de bouteilles en verre à ceux de bouteilles en plastique relève donc plus d’une communication maladroite et d’un manque de prudence que d’une stricte interprétation des travaux.

Enfin, il est important de mettre en perspective les conclusions par rapport à l’ensemble des risques liés aux emballages en plastique, qui relarguent également des additifs chimiques, dont certains sont des perturbateurs endocriniens.

Revoir les messages pour aiguiller les consommateurs et les acteurs vers les meilleurs choix

Malheureusement, la communication centrée sur le message “Les boissons dans des bouteilles en verre contiennent plus de microplastiques que dans d’autres contenants” risque de provoquer une confusion pour les consommateurs, soumis à de multiples messages contradictoires.

Les associations rappellent que le verre est un matériau inerte, sans risque de migration du contenant vers le contenu, et qu’il ne contient pas de plastique. Le verre est recommandé dans des usages domestiques et pour l’emballage en l’associant à du réemploi, tel que cela est en cours de déploiement en France[3].

À contrario notre surexposition aux emballages et aux produits en plastique est la cause de risques sanitaires de plus en plus documentés, directement (inflammations, perturbation endocrinienne, cancers, infertilité, maladies cardiovasculaires[4]…) ou indirectement par la dégradation de l’environnement.

À ce titre, il convient de s’attacher à réduire drastiquement l’usage de tous les plastiques, parmi lesquels ceux des peintures des capsules, utilisés pour des raisons marketing et ne présentant pas de caractère essentiel.

Les associations environnementales et de santé invitent l’ANSES à réviser et nuancer sa communication, qui en l’état crée la confusion chez les consommateurs. Dans un contexte où la France initie son programme de réemploi d’emballages en verre, une communication équivoque pourrait être source de manipulation. Les consommateurs peuvent et doivent être en confiance.

Dans le contexte également de négociations internationales sur le traité contre la pollution plastique qui vont reprendre en août à Genève, les éclairages scientifiques sont particulièrement utiles aux négociateurs et malheureusement la communication de l’ANSES a envoyé un mauvais signal.

Rappelons que la coalition scientifique internationale[5] ne cesse de rappeler la nécessité de réduire l’usage de plastique pour des raisons environnementales et sanitaires (soit de santé globale)[6][7].

Contacts Presse

No Plastic In My Sea ­ Muriel Papin, Déléguée Générale : contact@noplasticinmysea.org ­ 07 68 70 54 98

Fondation Tara ­ Henri Bourgeois Costa, Directeur des affaires publiques à la fondation Tara Océan : henri@fondationtaraocean.org, 06 62 06 86 92

Surfrider Foundation Europe, Lionel Cheylus, Responsable communication : 06 62 04 15 05

ASEF ­ Pierre Souvet, Président :­ souvet@aol.com 06 12 23 76 56

Cantines sans plastique, Tania Patcheff, Présidente : 06 62 06 90 23

Objectif zéro plastique, Jules Vagnier, Président : 06 18 65 17 87

La Fresque du plastique, Eva Moreau, Fondatrice : 06 26 59 64 56