Le débrief de l'ASEF du 22 février 2018

Le Groupe Santé Environnement (GSE), mis en place en 2009 par les ministères chargés de la santé et de l’environnement, réunit des représentants des 5 collèges du Grenelle (l’État, les collectivités locales, les ONG, les employeurs et les salariés), mais aussi des professionnels du système de santé comme l’Association Santé Environnement France.

Le docteur Pierre Souvet, président de l’ASEF, s’est rendu à la réunion du GSE où Nicolas Hulot et le directeur général de la santé, le professeur Laurent Salomon étaient aussi présents. Environ une soixantaine de personnes étaient autour de la table sous la présidence de Gérard Bapt, politicien et médecin-cardiologue.

La stratégie nationale de santé a été évoquée, avec la prévention et la promotion de la santé comme priorités. Les inégalités sociales d’accès aux soins, la lutte contre le tabagisme et la protection de la femme enceinte ont aussi été mentionnés par le groupe.

Le Ministre, après une brève allocution mentionnant que le 21ème siècle devra être celui de l’hygiène chimique, a confirmé le lancement par le gouvernement de la campagne de de communication et de sensibilisation des populations sur la contamination chimique. Elle sera articulée autour d’un site internet et accompagnée d’une campagne médiatique importante.

Lors de son intervention, le président de l’ASEF a mentionné que l’association soutiendrait cette campagne de sensibilisation, mais a notamment souligné l’importance de la présence d’interlocuteurs pour répondre aux questions des Français. Bien entendu, les professionnels de santé sont des interlocuteurs précieux. Il a donc annoncé un partenariat sur la prévention des contaminations chimiques, avec l’Union Régionale des Professionnels de Santé et des médecins libéraux pour la construction d’un outil à la fois technique et agréable d’utilisation. Cet outil sera prioritairement à destination des médecins généralistes et des gynécologues obstétriciens et sera utilisable lors des consultations pour protéger les patients au mieux. Ce projet a été apprécié d’autant plus quand il a été annoncé que le docteur Laurent Saccomano proposerait cet outil à la conférence nationale de l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé).

Le docteur Souvet tient à remercier le docteur Laurent Saccomano, président de l’URPS, pour avoir accompagné l’équipe dans cette mission, et espère que les organismes référents pour les sages-femmes, infirmiers et infirmières, pharmaciens et pharmaciennes s’associeront par la suite à ce type de campagne. Cette action sera de grande portée et indépendante des décisions ministérielles.

Pendant cette réunion, la question de la nécessité de développer une formation initiale et de favoriser la formation continue sur ces sujets de santé environnementale a été soulevée. Cette question n’a malheureusement pas reçu de réponses claires.

En effet, au 30 novembre 2017, seulement 380 médecins, toutes spécialités confondues s’étaient sensibilisé au sujet. Le président de l’ASEF tient à féliciter son ami Jacques Reis, neurologue, qui va gérer un module santé-environnement à la faculté de Strasbourg pour les étudiants en médecine de deuxième et troisième année. Cette initiative ne dépend que de la bonne volonté du doyen et de son équipe et n’est malheureusement pas généralisé dans tout le pays.

Enfin, a nécessité de lutter pour une meilleure qualité de l’air a été évoquée. En effet, la prise en charge des facteurs de risque personnels sont selon les membres de la réunion une évidence, mais les facteurs de risques collectifs sont tout aussi importants. Tokyo a par exemple réduit en 10 ans son taux de pm2.5 de 44%, réduisant par la suite de 11% les décès cardio vasculaires, de 22% les décès pulmonaires et de 5.9% les décès par cancer. Les résultats sont extraordinaires !

Les membres participeront par la suite à la mise en place du 4ème Plan National Santé Environnement (PNSE3) et du Plan National Perturbateurs Endocriniens.

A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !

Pierre Souvet,  président de l’ASEF