Le débrief de l'ASEF du 21 septembre 2017

Bonjour à tous,

Cette semaine, nous faisons un gros plan sur l’étude de l’Inserm qui quantifie pour la première fois l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens.

L’effet cocktail des perturbateurs endocriniens

C’est notre cheval de bataille depuis 10 ans ! La toxicité de produits, tels que les pesticides, les perturbateurs endocriniens et la pollution en tout genre, ne dépend pas seulement de la toxicité du produit mais de la durée d’exposition, de l’âge d’exposition et des effets cocktails. C’est ce que l’on appelle exposome.

L’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) s’est penchée sur la question et a publié une étude dans la revue Environmental Health Perspectives. Ces premiers éléments sont le résultat de travaux menés par des chercheurs de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset) avec l’appui de collègues du CHU de Rennes, du Pr Andréas Kortenkamp et du Dr M. Scholze de l’Université de Brunel à Londres. Cette étude met en évidence l’effet potentialisateur des cocktails chimiques.

Des cellules de testicules humains ont été mises en culture et ont été soumises à 11 produits chimiques connus pour leurs effets anti-androgéniques (dont 6 pesticides, les bisphénols A et S et des produits pharmaceutiques comme la théophylline, l’acide valproïque ou la dépakine).

La toxicité de ces composés pris individuellement s’est révélée très variable. Par exemple, la théophylline nécessite une concentration 500 fois plus faible que le pesticide prochloraz (fongicide utilisé pour les céréales) pour inhiber 50 % de la production de testostérone.

Les cellules de testicule ont ensuite été soumises à des mélanges différents de 4 à 8 produits chimiques sélectionnés. L’action négative de chaque produit sur la testostérone a été multipliée de 10 à 1000 lorsqu’elle est associée à d’autres molécules.

L’effet cocktail est donc bien une réalité. Du fait de la multitude de produits chimiques, on ne peut plus raisonner produit par produit.

« Il existe une fenêtre de sensibilité bien précise au cours du premier trimestre de développement du fœtus pendant laquelle l’exposition simultanée à des doses faibles de plusieurs perturbateurs endocriniens, laisse entrevoir un risque pour le futur appareil génital et reproducteur de l’enfant« , précise Bernard Jégou, directeur de l’Irset.

Pour rappel, en France,  la concentration de spermatozoïdes a baissé de plus de 50 % en moins de 50 ans. Ils sont par ailleurs moins vigoureux.

Pour les populations à risque, comme les femmes enceintes ou en âge de procréer, il est donc nécessaire de se protéger de ces perturbateurs endocriniens et de leur recommander de manger bio, à l’instar de la Société internationale des gynécologues obstétriciens.

L’ASEF milite pour une consultation pré-conceptionnelle pour informer des risques chimiques environnementaux sur le fœtus. Comme le risque est important dès le premier trimestre de grossesse, il faut que les futurs parents soient informés en amont.

Vous pouvez retrouver l’étude de l’Inserm sur leur site.

A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !

Le Club des 11 de l’ASEF