Dr Alain Collomb, membre de l'ASEF dans la revue "Bio contact"

  • Une de la revue "Bio Contact"

  • docteur Alain Collomb, membre de l'ASEF et président de l'antenne Provence

Le docteur Alain Collomb, membre de l’ASEF et président de l’antenne Provence, donne son expertise dans le dossier consacré à la pollution de l’air et ses effets sur la santé de la revue « Bio Contact » parue en février 2018. Ce mensuel gratuit est distribué en magasins biologiques depuis 1991 .

"Il est notoire, depuis quelques années, que la pollution de l'air extérieur et intérieur intervient pour une bonne part dans l'apparition et/ou l'aggravation de pathologies diverses."

L’article en bref…

La notion de pollution de l’air est apparue au même moment que l’ère industrielle. Elle est définie comme une « constatation d’éléments indésirables ne faisant pas partie de la composition originelle et/ou augmentation délibérée d’un de ces constituant » (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie, 1996).

La pollution intérieure

Des études ont montré que l’air intérieur était pollué par les COV (composés organiques volatils) comme le formaldéhyde, le benzène, les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Cependant, c’est le tabagisme actif, mais aussi passif, qui est mis en exergue dans la survenue et/ou l’aggravation des différentes pathologies respiratoires et cardiovasculaires. Tous ces composés se retrouvent en majorité dans l’air intérieur car ils correspondent à nombre de produits utilisés couramment dans les solvants, les peintures, les colles..

Enfin, autres COV, les phtalates, présents dans tous les plastiques, se retrouvent en grande quantité dans l’analyse des poussières de maison.

Aux côtés des COV, d’autres polluants de l’air intérieur sont à considérer : les acariens, dans les poussières de maison, pouvant donner lieu à de graves allergies et les moisissures, dues en général à l’humidité des logements mal aérés, elles aussi, très allergisantes.

La pollution extérieure

Les préoccupations sanitaires concernent essentiellement les polluants d’origine anthropique, résultats d’une surproduction et d’une surutilisation énergétiques (le trafic routier, avec le diesel) et l’agriculture, qui serait responsable de 24 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (méthane et protoxyde d’azote) sans oublier les produits phytosanitaires. L’impact sanitairse répartit donc un peu différemment selon lmilieu : urbain ou rural.

Une étude réalisée en 2013-2014 sur la présence de pesticides (insecticides et herbicides) dans l’air, tant en ville (légère dominante d’insecticides) qu’en campagne (plutôt herbicides), a montré paradoxalement que celle-ci se répartissait avec très peu de différences entre les deux secteurs. En effet, en ville comme à la campagne, l’utilisation de ces produits dans l’entretien des jardins particuliers ajoute à la pollution dite professionnelle : entretien des parcs et jardins communaux, agriculture…

Sur le plan général, quel que soit le type dpolluant, les personnes les plus exposées sonles femmes enceintes, les enfants, en raison de l’activité perturbatricendocrinienndcertaindceproduitsDecaassefréquents de malformation génitale, de retard dcroissance ont pu être avancés par les endocrinologues, pédiatres et gynécologues.

Se protéger des pollutions

Les moyens pour se protéger de la pollution de l’air sont peu nombreux. La première des choses est de limiter au maximum son exposition. Plus difficile sur le plan professionnel que sur le plan individuel :

– Le port du masque par les professionnels est obligatoire et éventuellement recommandé pour les particuliers, surtout le masque a cartouche

– L’utilisation des produits ménagers et phytosanitaires peut être réduite : se tourner de préférence vers les produits labellisés (Ecocert, par exemple)

– L’aération des locaux, au moins 10 à 15 minutes par pièce tous les jours, même en hiver, est conseillée (à éviter cependant aux heures de pointe en ville)