Le débrief de l'ASEF du 12 janvier 2017
Bonjour à tous,
Cette semaine, ce sont les Perturbateurs Endocriniens qui sont à l’honneur à l’ASEF avec une conférence du Dr Pierre Souvet mardi dernier auprès d’une soixantaine de médecins et infirmiers des Services de Santé au Travail sur la zone des Milles. Et ce soir, c’est le Dr Jean Lefèvre qui interviendra sur ce sujet au Centre Montolivet à Marseille. Ces substances qui agissent sur notre système hormonal peuvent parfois nous rendre malade, nous ou nos enfants. Et on en a beaucoup parlé depuis le début d’année…
Révolution dans l’usage et la vente des pesticides
Avec notamment, depuis le 1er janvier, l’interdiction des pesticides en libre accès aux particuliers. Ils sont désormais sous clef, délivrés après un conseil personnalisé donné par un vendeur certifié. Leur usage est également interdit sur une grande partie des espaces ouverts au public. Seuls les produits de biocontrôle (ceux qui utilisent les mécanismes naturels), les produits qualifiés à faibles risques et ceux utilisables en agriculture biologique restent autorisés. Ce n’est qu’au 1er janvier 2019 que leur vente et leur usage seront définitivement interdits aux particuliers. En 2014, 65 000 tonnes de matières actives ont été commercialisées en France et 6 000 tonnes sont encore utilisées pour l’entretien des voies et espaces verts publics. « Cette mesure est évidemment la bienvenue. Tous ces pesticides sont non seulement dangereux pour l’environnement, mais se retrouvent également dans nos assiettes. Même si ce ne sont que des traces, certaines de ces substances sont considérées comme perturbateurs endocriniens. Cela signifie que même à faibles doses, ils peuvent interférer sur le fonctionnement de notre organisme. A cela s’ajoute l’effet cocktail : chaque molécule est présente en quantité minime mais elle s’additionne aux autres et peuvent ainsi avoir d’autres effets secondaires voire un effet hormonal cumulatif ! » rappelle le Dr Menat, médecin généraliste et président de l’antenne Sud-Ouest de l’ASEF.
Quand la pollution agit sur la démence
Deuxième star de l’actualité ces derniers temps: la pollution de l’air et ses nombreux effets néfastes sur notre santé. On savait déjà que nos poumons et nos cœurs étaient les premières victimes connues. Mais peu à peu, on découvre qu’elle s’attaque également à d’autres parties de notre organisme. Une étude[1] canadienne publiée cette semaine et menée sur 6,8 millions de personnes l’a encore montré. Selon elle, les personnes habitant à moins de 50 mètres d’une route fréquentée ont 7% de risque en plus de développer une démence par rapport à des personnes qui vivent à plus 300 mètres. Si cette augmentation peut paraitre faible, elle n’est pourtant pas à négliger. Par ailleurs, il s’agit d’une association et non d’une preuve de cause à effet. La démence est une maladie multifactorielle. La génétique joue évidemment un rôle. « Sur ce dernier facteur, on ne peut pas grand-chose. Par contre, contre la pollution de l’air, nous devons agir, et vite ! Les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes en sont les principales victimes. La priorité, c’est de construire des crèches, des écoles, des hôpitaux et des maisons de retraites, loin des axes routiers… ou inversement » commente le Dr Jean Lefèvre, porte-parole de l’ASEF
Et tenez-vous bien une étude française a montré que les greffés du poumon pouvaient aussi souffrir de la pollution de l’air ! Qui aurait pu s’en douter???
[1] Chen H, Kwong JC, Copes R, Tu K, Villeneuve PJ, van Donkelaar A, Hystad P, Martin RV, Murray BJ, Jessiman B, Wilton AS, Kopp A, Burnett RT., Living near major roads and the incidence of dementia, Parkinson’s disease, and multiple sclerosis: a population-based cohort study. Lancet. 2017 Jan 4. pii: S0140-6736(16)32399-6.
A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !
Ludivine, Directrice de l’ASEF
et Mathilde, Assistante en communication