Le débrief de l'ASEF du 6 avril 2017

Bonjour à tous,

Cette semaine, les médecins de l’ASEF veulent dénoncer un scandale humain ! Une femme de quarante ans, atteinte d’un cancer du sein métastatique et élevant seule son fils, obligée de faire appel aux donc pour financer son traitement contre le cancer. La raison ? Sa Caisse primaire d’assurance maladie lui a récemment signifié qu’elle ne rembourserait plus ce traitement « jugé insuffisant ». Alors n’hésitez pas à aider Leslie, qui se bat contre son cancer. Jetons tout de même un œil à l’actu santé-environnement du moment…

BPA et BPS : même combat

Et commençons par prendre des nouvelles des fameux Bisphénols… Une étude américaine[1] vient de démontrer que l’exposition aux Bisphénols S, substitut du Bisphénol A, augmenterait la prolifération de cellules cancéreuses mammaires. Accusés de perturber notre système hormonal, le BPA, présents dans de nombreux contenants en plastiques, avait été banni des biberons et des contenants alimentaires en janvier 2015. Pour s’en assurer, l’ASEF avait fait analyser en avril dernier deux cannettes de boissons et deux boîtes de conserve. C’est avec surprise que du BPA avait été trouvé, à l’état de traces, dans une cannette et une boîte de conserve. En plus du BPA, la canette et la conserve incriminées contenaient également des Bisphénols F et S. Et pourtant, ces deux substances toujours autorisées sur le marché, seraient tout aussi toxiques que le BPA. En effet, en janvier 2015, une étude canadienne révélait que l’exposition au BPS pouvait nuire au développement cérébral. Plus récemment, des chercheurs américains de l’université d’Oakland, ont démontré que le Bisphénol S augmentait l’agressivité des cancers du sein hormono-dépendants, en stimulant la prolifération des cellules cancéreuses mammaires. Après six jours d’exposition aux BPS, ces cellules auraient augmentées de 12% en présence de faibles doses et de 60% à plus fortes doses. Cette exposition a notamment intensifié l’expression du récepteur des œstrogènes alpha et du gène BRCA1. « Le problème avec les Perturbateurs Hormonaux, c’est que ce n’est pas la dose qui fait le poison mais la période de la vie à laquelle on l’ingère. Les doses présentes dans les produits sont faibles, mais elles n’auront pas le même effet sur les personnes, suivant l’âge, le sexe, le profil génétique, le type de produits, la fréquence ou la durée de l’exposition. On sait qu’un fœtus porté par une femme enceinte sera beaucoup plus sensible à ces produits qu’un homme de 50 ans…» rappelle le Dr Patrice Halimi, Secrétaire Général de l’ASEF.

[1] Endocrine Society. « Exposure to BPA Substitute, BPS, Multiplies Breast Cancer Cells. » Current Press Releases, 1 April 2017. < http://www.endocrine.org/news-room/current-press-releases/exposure-to-bpa-substitute-bps-multiplies-breast-cancer-cells >.

Maladie de Parkinson et pesticides : un lien confirmé

Deuxième star de l’actu cette semaine : les pesticides. Alors que depuis plusieurs années le lien entre l’exposition professionnelle aux pesticides et la survenue de la maladie de Parkinson est confirmé, une étude de l’Inserm[2] montre que les riverains vivant à proximité des zones agricoles pouvaient également encourir un risque. En collaboration avec Santé publique France, une équipe de l’Inserm a analysé le nombre de personnes traités par des médicaments antiparkinsoniens en fonction de l’importance et de la nature de l’activité agricole dans les différents cantons français entre 2010 et 2012. Et les résultats parlent d’eux même : plus la surface dédiée à l’agriculture est élevée, plus le nombre de cas de Parkinson est important. Selon ses travaux l’incidence du Parkinson serait augmentée de près de 10 % au sein des populations des régions viticoles, et plus marquée chez les plus de 75 ans. Toutefois, les chercheurs jugent nécessaire de confirmer ces données avec de nouveaux travaux conduits sur des données individuelles et sur les pesticides les plus à risque.

[2] Inserm, Parkinson : une augmentation du risque associé aux activités agricoles, même en population générale, Actualité Recherche, 24 mars 2017, http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/parkinson-une-augmentation-du-risque-associe-aux-activites-agricoles-meme-en-population-generale>.

A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !

Le Clud des 11 de l’ASEF