Le débrief de l'ASEF du 18 mai 2017

Bonjour à tous,

Les places pour notre soirée Bio-maman ont toutes été vendues! Nous attendons avec impatience ceux qui y viendront pour échanger avec vous. Pour les autres, savez-vous que vous pouvez récupérer nos petits guides santé par ici pour vous tenir au courant des problématiques sur la santé et l’environnement? Et si les perturbateurs endocriniens vous intéressent, vous pouvez retrouver notre dialogue à ce sujet ici.

Et sinon, quelles sont les informations que nous avons repérées cette semaine ?

La contamination des aliments par les emballages…

Les pâtes ou le riz sont des produits très consommés, a priori sains et sans ajouts. Pourtant, leur conditionnement pourrait poser problème. Dans un avis publié le 9 mai dernier, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) a soulevé la problématique des huiles minérales des emballages se répandant dans les aliments (1). Ces huiles issues de la pétrochimie se trouvent principalement dans les encres et les colles des emballages en papier ou en carton.

En Suisse, des travaux ont montré la présence de certaines huiles minérales dans les denrées alimentaires sèches conditionnées dans des emballages en papier et carton, démontrant le passage de contaminants des emballages aux aliments. Deux catégories d’huiles sont principalement incriminées à cause de leur toxicité : les MOAH (mineral oil aromatic hydrocarbons) et les MOSH (mineral oil saturated hydrocarbons). En effet, ces substances ont un caractère génotoxique et mutagène. En 2012, l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) considérait l’exposition aux MOAH et MOSH comme extrêmement préoccupante et demandait d’établir de nouvelles valeurs toxicologiques de référence.

Dans son rapport, l’ANSES recommande dans un premier temps de valider une méthode analytique spécifique permettant de déterminer la composition des mélanges d’huiles minérales. L’agence estime qu’une meilleure connaissance de cette composition est un prérequis indispensable pour pouvoir proposer des recommandations toxicologiques, et recommande la réalisation d’études de toxicité supplémentaires.

Egalement, l’ANSES estime qu’il est nécessaire de réduire en priorité la contamination des denrées alimentaires par ces composés. Les recommandations sont ainsi de :

  • limiter l’exposition du consommateur en agissant en premier lieu sur les principales sources d’huiles minérales dans les emballages.
  • Limiter la teneur en huiles minérales dans les fibres recyclées (dans le domaine de l’impression comme les journaux par exemple)
  • Utiliser des barrières permettant de limiter la migration des huiles de l’emballage vers les aliments (PET, acrylate, polyamide, amidon…)

Notons qu’en novembre 2016, six enseignes de la grande distribution (Leclerc, Carrefour, Lidl, Intermarché, Casino, U) se sont engagées à réduire les niveaux de MOAH et MOSH dans les produits de leurs marques respectives. Les encres utilisées sont des encres végétales, permettant d’éviter la contamination des produits mais également de ne pas envoyer d’emballages contaminés dans les circuits de recyclage. En Allemagne, les produits finis ne doivent pas contenir plus de 2mg/kg de MOSH et doivent être exempts de MOAH. Un premier pas en Europe en attendant que la France légifère à ce sujet.

Des morts prématurées dues aux voitures

Il est connu que les gaz d’échappement des véhicules contiennent des substances nocives pour la santé. Mais selon une étude parue lundi (2), les émissions d’oxyde d’azote produites par les véhicules diesel au-delà des limites affichées par les constructeurs auraient provoqué 38 000 décès prématurés dans le monde en 2015. Environ 80% de ces décès ont eu lieu en Europe, en Chine et en Inde. Les oxydes d’azote sont particulièrement nocifs pour le système respiratoire ; le dioxyde d’azote par exemple est 40 fois plus toxique que le monoxyde de carbone et pénètre profondément dans les poumons. Depuis 2015, on sait que plusieurs constructeurs automobiles ont utilisé des dispositifs destinés à minimiser le niveau réel des émissions.

Selon l’étude, la pollution provoquée par les émissions d’oxydes d’azote des véhicules diesel aurait été à l’origine de 107 600 décès prématurés dans le monde en 2015, dont 38 000 imputables aux émissions générées en excès par rapport aux prévisions des tests en laboratoire. Globalement, il semble que les véhicules diesel des principaux marchés automobiles mondiaux produisent 50% d’oxydes d’azote de plus que ce qu’indiquent les valeurs officielles. Les poids lourds et les cars sont les véhicules contribuant le plus à ce dépassement (76% des émissions en excès). Selon l’étude, le nombre de morts prématurées dues aux émissions d’oxydes d’azote par les véhicules diesel pourrait atteindre 183 600 par an en 2040. Des normes plus strictes semblent donc indispensables.

Bibliographie

(1) AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à la migration des composés d’huiles minérales dans les denrées alimentaires à partir des emballages en papiers et cartons recyclés
ANSES, mars 2017

(2) Impacts and mitigation of excess diesel-related NOx emissions in 11 major vehicle markets
Anenberg et al., 2017, Nature

A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !

Le Club des 11 de l’ASEF