Les brèves de l'ASEF du 13 septembre 2019

Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes heureux de vous retrouver pour ces premières brèves après une pause estivale.

La pollution atmosphérique a beaucoup fait parler d’elle pendant la période caniculaire. Nous reviendrons dessus avec un nouvel éclairage.

Enfin, vous retrouverez un sujet en lien avec la rentrée des classes: où et comment se former à la santé environnementale ?

Bonne lecture !

LES NOUVEAUX DIESELS EURO 6 POLLUENT!

 

La récente étude de l’ICCT (International Council of Clean Transportation)* confirme ce que le collectif Climat Air Santé (qui comprend des scientifiques et plusieurs médecins de l’ASEF) affirme depuis plusieurs mois:
« les nouveaux diesels polluent ». [1]

Nous avons assisté à un lobbying intense auprès des ministères pour permettre à ces véhicules d’obtenir la vignette CRIT’Air 1, qui permet de circuler librement en ville même en cas de pic de pollution.

Or l’étude de l’ICCT a enregistré, en conditions réelles de roulage, les émissions de près de 180 000 véhicules et les résultats sont alarmants : les Euro 6 Diesel émettent jusqu’à 6 fois de d’oxyde d’azote (NOx) que la norme, et 4,8 fois plus que les véhicules Euro 6 Essence.

Les oxydes d’azote sont des gaz toxiques pour les systèmes cardiovasculaire et respiratoire. Ils génèrent, par réaction chimique avec l’ammoniaque (le adblue des diesels), la formation de particules fines et ultras fines secondaires qui altèrent, en plus, le cerveau et le fœtus. De plus, ils participent également à la formation d’ozone.

Nous savions qu’à froid les systèmes de régulation des émissions de ces moteurs n’étaient pas efficaces, mais on s’aperçoit, qu’au-dessus d’une température extérieure de 30 degrés Celsius, c’est aussi le cas avec des rejets plus importants de 20 à 30% qu’à température ambiante plus basse (entre 20°C et à 30 °C).

La question se pose d’une stratégie délibérée, de la part des fabricants, de réduire l’efficacité des systèmes de contrôle de pollution…

Pour les deux-roues (motos, scooters), le rapport précise que des améliorations ont été réalisées pour les véhicules plus récents, mais les niveaux restent largement supérieurs à ceux émis par des véhicules essence, et comparables à ceux émis par les véhicules diesel. La circulation de ces véhicules qui émet 4 à 6 fois au-dessus des normes devrait être limitée.

Tout cela confirme que le diesel n’a pas sa place en milieu urbain.

*International council of clean transportation : conseil international pour des transports propres

 

ANSES: PUBLICATION D’UN RAPPORT SUR LA QUALITÉ DE L’AIR EXTÉRIEUR – juillet 2019

 

En juin 2014, l’ANSES a été saisie par la Directions générale de la santé, la Direction générale de l’énergie et du climat, et la Direction générale de la prévention des risques, pour évaluer les effets sanitaires des microparticules de l’air et déterminer l’impact du trafic routier sur la pollution atmosphérique [3].

Ce rapport a été publié en juillet 2019. Nous en reprenons les principales conclusions.

L’Anses confirme, avec des niveaux de preuve forts, un lien entre certaines composantes des particules de l’air ambiant, dont les particules ultrafines, le carbone suie (en simplifiant, le carbone suie correspond aux cendres, lorsque ces particules sont « entourées » d’une enveloppe d’hydrocarbures, on parle alors de carbone organique) et le carbone organique, et des troubles de la santé respiratoire et cardiovasculaire, ainsi que des décès anticipés.

L’Anses confirme également avec des niveaux de preuve forts, les effets sur la santé dus à l’exposition au trafic routier, ainsi qu’à d’autres sources d’émissions, en particulier la combustion de charbon, de produits pétroliers et de biomasse.

Elle émet donc des recommandations :

La poursuite des efforts de recherche sur les effets sur la santé associés à d’autres sources de particules telles que l’agriculture, le transport maritime, l’activité aéroportuaire;

On regrettera néanmoins que l’ANSES n’ait pas souligné, en parlant du transport maritime, la pollution de l’air au niveau des ports.

L’encouragement de la promotion des technologies alternatives (motorisation électrique en particulier) et surtout la réduction du trafic, à travers notamment le renforcement des autres modes de mobilité (transports en commun, vélo, covoiturage …)

 

SE FORMER EN SANTÉ ENVIRONNEMENTALE: C’EST POSSIBLE!

 

DIU DE MÉDECINE ENVIRONNEMENTALE

Les universités de Nice et de Montpellier proposent un DIU (Diplôme Inter Universitaire) en médecine environnementale.

L’enseignement vous permettra d’aborder l’impact des facteurs environnementaux sur différentes maladies chroniques. Vous traiterez notamment les concepts d’exposition in utero, d’épigénétique, d’exposome, de fenêtres d’exposition, les principes de la toxicologie environnementale (la bioaccumulation, l’effet faible dose, l’effet cocktail,) et de l’épidémiologie environnementale, les méthodes de dosage et d’évaluation des risques, les bases de recommandations préventives, les enjeux en terme de maladies professionnelles, et dimensions juridique, réglementaire, économique, politique et sociétale.

La formation dure un an, à raison de deux semaine de cours en présentiel :

Du 20 au 24 janvier à Nice

Du 13 au 19 juin à Montpellier

En dehors de ces périodes, vous devrez bien sûr fournir un travail personnel.

Pour accéder  à cette formation, il faut être :

-Médecins toutes spécialités, médecins généralistes, pédiatres, gynéco-obstétriciens, médecins du travail internes toutes spécialités, pharmaciens, biologistes

-Étudiants en master 2

-Sages-femmes, infirmières en pédiatrie, diététiciennes

Vous pouvez vous inscrire auprès de l’une de ces université au plus tard  jusqu’au mois de décembre, mais attention, les places sont limitées. 

Vous trouverez toutes les informations, ainsi que les modalités d’inscription sur les sites internet des 2 université :

http://univ-cotedazur.fr/education/training?MDIU080&lang=fr#.XW5oHS4zbIV

https://du-diu-facmedecine.umontpellier.fr/diplome-medecine-environnementale-203

CU DE SANTÉ ENVIRONNEMENTALE EN PÉRINATALITÉ ET FERTILITÉ

Cet enseignement, proposé au sein de l’université d’Aix-Marseille, est encadré par le Pr BRETELLE, gynécologue obstétricien, et le Pr PERRIN.

Pour y accéder, il suffit d’être titulaire d’un baccalauréat.

La formation dure un an. Les inscriptions sont ouvertes depuis le 2 septembre.

Vous avez jusqu’au 29 novembre 2019 pour déposer votre dossier.

Retrouvez plus d’informations sur le site internet de l’université:

https://umfcs.univ-amu.fr/notre-catalogue/par-type-de-formation/formations-diplomantes/sante-environnementale-en-perinatalite

A NOTER :

Vous pouvez bénéficier d’une prise en charge partielle ou totale de votre formation, nous vous conseillons donc de constituer votre dossier au plus tôt et de contacter les secrétariats des universités respectives qui vous expliqueront les démarches.

Avant de clore ces brèves, nous vous rappelons que l’ASEF soutient l’Appel des Coquelicots qui demande l’interdiction de tous les pesticides de synthèse: https://nousvoulonsdescoquelicots.org/l-appel/

Petit point agenda :

Le 17 septembre, l’ASEF sera présente lors de la journée « Rencontres internationales Air & Santé » à Toulouse.

Le 20 septembre, le Dr Souvet interviendra lors d’une conférence sur les perturbateurs endocriniens à la polyclinique urbain V d’Avignon.

Le 24 septembre, le Dr CARENCO participera à la réunion de l’ANSES sur l’antibiorésistance

Le 26 septembre aura lieu le congrès « IMPACT climatmed » à Paris. Le Dr Joël Spiroux et Thomas Bourdrel y participeront.

Le 26 septembre également, l’ASEF sera au Palais des Congrès d’Aix-en-Provence afin de participer à la conférence «Cancérologie : l’Humain et les Chiffres – Vision à 360° sur les 1ers résultats en France du programme PPACT »  du Centre Ressource,  présidé par le Dr Jean-Loup Mouysset.

Le 28 septembre, le Dr Pierre Souvet sera présent à la « Journée Santé » organisée par Nutergia à Capdenac.

Nous vous donnons rendez-vous le  27 septembre 2019 pour les prochaines brèves, 

D’ici là portez-vous bien

Le Club des 10 de l’ASEF

SOURCES

[1]           https://theicct.org/publications/on-road-emissions-paris-201909

[2] https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/10/pollution-a-paris-meme-les-diesels-les-plus-recents-depassent-largement-les-normes_5508579_3234.html

[3] https://www.anses.fr/fr/content/pollution-de-l%E2%80%99air-nouvelles-connaissances-sur-les-particules-de-l%E2%80%99air-ambiant-et-l%E2%80%99impact