Le triclosan : l'appel de Florence

La déclaration de Florence sur Triclosan et Triclocarban

 Rolf U. Halden, 1 Avery E. Lindeman, 2 Allison E. Aiello, 3 David Andrews, 4 William A. Arnold, 5 Patricia Fair, 6 Rebecca E. Fuoco, 7 Laura A. Geer, 8 Paula I. Johnson, 9 Rainer Lohmann, 10 Kristopher McNeill, 11 Victoria P. Sacks, 12 Ted Schettler, 13 Roland Weber, 14 R. Thomas Zoeller, 15 et Arlene Blum16

 

RÉSUMÉ:

La Déclaration de Florence sur le Triclosan et le Triclocarban représente un consensus de plus de 200 scientifiques et professionnels médicaux sur les risques et le manque de bénéfices démontrés du triclosan et du triclocarban ; ces produits chimiques sont utilisés dans des milliers de produits de soin aussi bien que dans des matériaux de construction. Basé sur une vaste recherche évaluée par des scientifiques, ce document conclut que le triclosan et le triclocarban sont des perturbateurs endocriniens persistants dans l’environnement qui se bioaccumulent et sont toxiques pour les organismes, notamment aquatiques. L’évidence d’autres risques pour les humains et les écosystèmes est présentée avec des recommandations afin de prévenir les effets futurs. Les antimicrobiens peuvent avoir des effets néfastes sur la santé et sur l’environnement et ne devraient être utilisés que lorsqu’ils présentent un bénéfice évident. Une meilleure transparence est nécessaire dans la formulation des produits et l’impact sanitaire et écologique à long terme devrait être évalué avant l’incorporation d’un antimicrobien dans un produit.

Point principaux

En tant que scientifiques, médecins et professionnels de santé publique, nous sommes préoccupés par l’utilisation répandue des antimicrobiens chlorés tels que le triclosan et le triclocarban pour les raisons suivantes :

  • Ces composés sont utilisés dans plus de 2000 produits, y compris savons, dentifrices, détergents, vêtements, jouets, tapis, plastiques, peintures. Dans les produits de soins personnels, il n’y a aucune preuve que l’utilisation de ces composés améliorent la santé des consommateurs ou préviennent les maladies.
  • Ces composés utilisés dans les produits de consommation finissent dans l’environnement et ont été détectés dans de très nombreux milieux dans le monde entier
  • Le triclosan et le triclocarban persistent dans l’environnement et sont une source de composés toxiques lors de leur dégradation : dioxines, chloroforme, anilines chlorées
  • Ces composés et leurs sous-produits se bioaccumulent dans les plantes aquatiques et les animaux, et se retrouvent dans l’organisme humain (sang et lait maternel)
  • Le triclosan et le triclocarban sont néfastes pour les organismes aquatiques
  • L’être humain est exposé au travers du contact direct (produits de soins) et via les aliments et l’eau potable ainsi que la poussière ; le triclosan a été détecté dans les urines de la majeure partie de la population.
  • Le triclosan et le triclocarban sont des perturbateurs endocriniens et sont associés à des anomalies dans la reproduction et le développement. Ces implications méritent des études plus approfondies.
  • Des études sur les animaux et l’humain suggèrent que l’exposition au triclosan accroît la sensibilité aux allergènes.
  • Ces antimicrobiens contribuent à la résistance bactérienne et sont susceptibles de modifier le microbiote.
  • Un certain nombre d’autorités, y compris la Food and Drug Administration (FDA), ont restreint l’utilisation du triclosan et du triclocarban dans certains types de savons. Nous demandons aux scientifiques, aux gouvernements, aux fabricants de produits chimiques et aux organismes d’achat ainsi qu’aux consommateurs de prendre les mesures recommandées afin d’appliquer le principe de précaution.

Recommandations

  • Eviter l’utilisation du triclosan, du triclocarban et d’autres antimicrobiens à moins qu’ils fournissent un bénéfice pour la santé (exemple : dentifrice spécifique prescrit pour maladie des gencives)
  • Lors de l’utilisation d’antimicrobien, privilégier une alternative plus sûre (composé non persistant et ne présentant aucun risque pour les humains ou les écosystèmes)
  • Etiqueter tous les produits contenant ces composés
  • Evaluer la sécurité des antimicrobiens et leur transformation, mais aussi leur fabrication, l’utilisation à long terme, l’élimination et les effets sur l’environnement.

Pour lire l’appel de Florence dans son intégralité (version anglaise), cliquez ici.

 

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