Le débrief de l'ASEF du 26 octobre 2017

Bonjour à tous,

L’Association Santé Environnement France revient cette semaine sur la toxicité des champs électromagnétiques émis par le téléphone mobile sur le génome. Selon l’étude du National Toxicology Program, l’exposition aux radiofréquences des téléphones portables pourrait provoquer des lésions de l’ADN.

La pollution ensuite toujours d’actualité avec la publication vendredi dernier de l’étude réalisée par la revue médicale The Lancet sur les décès causés par la pollution. Un chiffre effarant à découvrir !

Toxicité des champs électromagnétiques émis par la téléphonie mobile sur le génome

 

Les résultats du programme « REFLEX », financé par la Commission européenne, le Gouvernement Finlandais et le Gouvernement Suisse ont été rendus publics en décembre 2004, lors d’une conférence par le Professeur Adlkoffer, directeur scientifique de la Fondation VERUM.  Il démontrait qu’une exposition chronique de très faible intensité aux champs électromagnétiques de la téléphonie mobile provoquait des ruptures simples et doubles de brins d’ADN sur les cellules humaines.  De vastes débats ont suivi en Europe et pourtant…

Au cours de cette année 2017, nous vous avons déjà rapporté les premiers éléments de l’étude du National Toxicology Program, une agence du Département US au service de la santé publique, qui publie régulièrement des rapports concernant le caractère toxique, cancérigène ou mutagène de produits chimiques, mais aussi d’exposition à la radioactivité ou aux ondes utilisées dans le domaine des télécommunications, dont les téléphones portables.

Dotée d’un budget de 25 Millions de $, l’étude suggère les liens entre l’exposition aux champs électromagnétiques de la téléphonie et le cancer. Un complément de l’étude (1) vient d’être présenté lors du 48ème congrès annuel de l’EMGS (Environmental Mutagenesis and Genomics Society) du 9 au 13 septembre 2017.  Des lésions  significatives de l’ADN sont retrouvées dans le cortex des souris mâles, dans les leucocytes des souris femelles ou encore dans l’hippocampe des rats masculins.

Ces résultats suggèrent que l’exposition aux radiofréquences des téléphones portables provoque des lésions mesurables irréversibles sur l’ADN dans certaines conditions d’exposition.

Des résultats encore partiels (les conclusions définitives de l’étude sont prévues courant 2018), mais qui, une nouvelle fois, devraient inciter les pouvoirs publics à lever le voile sur la téléphonie mobile et initier sans attendre une information des populations (2) en s’appuyant sur les professionnels de santé. L’ASEF continuera de montrer l’exemple !

(1) Environmental Mutagenesis and Genomics Society – 48th Annual Meeting : Environmental Health Sciences Bridging the Gap between Exposure, Mechanism and Public Health – P36 Evaluation of the genotoxicity of cell phone radiofrequency radiation in male and female rats and mice following subchronic exposure. Smith-Roe and all, research Triangle Park, NC, United States.

(2) Plan Santé Environnement, 3ème plan national 2015 – 2019, partie W renforcer la dynamique en santé environnement dans les territoires, l’information, la communication et la formation.

                                 Richard FAITG, anesthésiste et membre de l’ASEF

La pollution responsable de 9 millions de morts dans le monde

C’est un chiffre alarmant ! Dans une étude publiée le 20 octobre dernier, la revue médicale The Lancet (1) estime que la pollution est responsable de 9 millions de morts par an dans le monde.

Après l’Agence européenne pour l’environnement qui évaluait à plus de 500 000 décès prématurés (avant 65 ans) causés par la pollution de l’air par an en Europe, The Lancet porte ce chiffre à 6.5 millions dans le monde pour l’année 2015 et à un total de 9 millions, en comptant les décès liés à la pollution de l’eau et des sols (1,8 millions) et en milieu professionnel (0,8 million), soit un décès sur six ! Selon l’étude, « c’est trois fois plus que les morts combinées du sida, de la tuberculose et du paludisme ».

Ce rapport, issu de la commission « pollution et santé » de The Lancet, est le résultat d’un projet de deux ans auquel ont contribué plus de quarante experts internationaux, spécialisés dans les questions de santé et d’environnement.

La pollution causerait des décès dus à des maladies non transmissibles telles que les pathologies cardiaques, les AVC, le cancer du poumon, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), les maladies gastro-intestinales ou encore les infestions parasitaires.

Si tous les pays sont touchés, ce sont essentiellement les plus pauvres qui paient le prix fort. Environ 92 % des 9 millions de victimes de la pollution habitent dans les pays à faible ou moyen revenu. Et dans chaque pays, ce sont les populations « pauvres et vulnérables » qui sont le plus touchées.

En Inde, au Pakistan, en Chine, à Madagascar ou encore au Kenya, cela représente un mort sur quatre. A elles seules, l’Inde et la Chine représentent près de la moitié du total mondial des victimes de la pollution, avec respectivement 2,5 millions et 1,8 millions de décès.

Le rapport insiste aussi sur le poids économique pour les pays concernés : plus de 4 600 milliards de dollars chaque année (3 900 milliards d’euros), soit l’équivalent de 6,2 % de la richesse économique mondiale.

Ce bilan est « probablement sous-estimée », ajoute The Lancet, « de nombreux polluants chimiques émergents restent encore à identifier ». « Malgré ses effets de grande ampleur sur la santé, l’économie et l’environnement, la pollution a été négligée dans les politiques internationales de santé », déplore Philip Landrigan, coresponsable de la commission de The Lancet. «  Notre but est de sensibiliser à l’échelle mondiale sur l’importance de la pollution et mobiliser la volonté politique pour la combattre ».

(1) http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(17)32345-0/fulltext

A jeudi prochain et d’ici là portez-vous bien !

Le Club des 11 de l’ASEF