Notre enquête dans les crèches

  • Notre enquête à la une du Parisien-Aujourd'hui en France du 16 mars 2009

De février à mars 2009, l’ASEF a mené une étude sur 9 crèches en France. Trois molécules étiquetées comme hautement préoccupantes par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur: les Phtalates, le Benzène et le Formaldéhyde, ont été analysées. Résultats.

Où trouve t-on ces molécules 

On retrouve le benzène dans l’air extérieur et les peintures, le formaldéhyde dans les agglomérés de bois, les mousses synthétiques ou encore les peintures et les phtalates, dans les plastiques et donc les jouets.

Quelles sont leurs effets sur la santé 

Ces molécules, dont la toxicité sanitaire est prouvée, ont différents effets sur la santé. Le benzène est un cancérigène certain qui peut également entraîner des troubles neurologiques. Les phtalates engendrent des troubles de la fertilité. Quant au formaldéhyde, il provoque de l’asthme, irrite fortement les muqueuses et peut même provoquer des cancers du rhinopharynx.

Notre enquête

Les dosages, et c’est une première en France, ont porté sur ces 3 molécules pendant une semaine entière pour prendre une vraie « photo » de ce que les enfants respirent. Ils ont été effectués dans 9 crèches en France par le laboratoire d’analyse scientifique : TERA Environnement.

Les résultats ont montré que l’on retrouvait des taux préoccupants pour le benzène  (2 crèches sur 3 dépassant la valeur de référence de l’Organisation Mondiale de la Santé) ainsi que pour le formaldéhyde (aucune ne présente la valeur cible de référence et près de la moitié dépasse la valeur toxique de référence). Une bonne surprise cependant : les taux de phtalates inhalés sont rassurants.

En conclusion, ces résultats montrent l’importance du lieu de construction des crèches, de leur mode de construction et de leur ameublement.

Comment améliorer la qualité de l’air dans les crèches 

 » Notre étude sur la qualité de l’air dans les crèches avait pour but de faire réfléchir sur l’environnement que nous imposons à nos enfants. En effet, ces derniers sont les plus sensibles et ils restent dans des atmosphères confinées plus de 20 heures par jour en moyenne. Nous observons des écarts de résultats aussi surprenants qu’inquiétants. Il nous faut à présent les utiliser pour interpeller les décideurs sur l’urgence d’une campagne de sensibilisation. L’enfant en bas âge reste de longues heures dans sa chambre à la maison, puis dans une autre chambre: la crèche. Or la durée de l’exposition est très importante dans l’évaluation des risques  » déclare le Dr Patrice Halimi, chirurgien et secrétaire général de l’ASEF.

Un pari qui a réussi puisqu’au lendemain de l’annonce des résultats de l’étude de l’ASEF, le ministère de l’environnement lancé une étude sur 300 crèches et écoles en France. Des dizaines de milliers de substances chimiques artificielles différentes composent et émanent de tous les biens de consommation qui nous entourent. Pour la majorité des 2 000 substances les plus répandues dans leur environnement immédiat, il existe des dangers avérés.

Des études européennes récentes ont confirmé encore récemment l’impact de l’air intérieur des classes sur la santé des enfants mais également sur leurs performances scolaires. D’ailleurs, le Règlement 1907/2006 dit règlement «REACH » impose une meilleure maîtrise des risques liés aux substances chimiques ainsi qu’une meilleure information du public. Le deuxième Programme National Santé Environnement met lui-aussi l’accent sur la qualité de l’air intérieur et ses conséquences.

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